Visage tuméfié, joues creusées: la mère d'Amandine, morte de faim à 13 ans, sans réponse face aux photos insoutenables

"Ces plaies, ces dents cassées, ces cheveux arrachés: qu'est-ce que vous lui avez fait?". Confrontée aux photos insoutenables d'Amandine, morte de faim à 13 ans, sa mère, Sandrine P., a continué à opposer ce mardi 21 janvier un silence pesant à la cour d'assises de l'Hérault.

Le 6 août 2020, jour de sa mort d'un arrêt cardiaque dans la maison familiale de Montblanc (Hérault), près de Béziers, la collégienne ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m.

"Un joli visage"

Jugée depuis le lundi 20 janvier à Montpellier pour des "actes de torture ou de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner", notamment pour l'avoir volontairement "affamée", Sandrine P., 54 ans, nie avoir privé sa fille de nourriture et encourt la réclusion à perpétuité.

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Au deuxième jour de son procès, dont le verdict est attendu ce vendredi 24 janvier, elle a réaffirmé ne toujours pas comprendre "pourquoi", ou "de quoi" sa fille était morte.

"Monsieur le greffier, je vais vous demander d'afficher les photos à l'écran", la coupe alors le président de la cour d'assises, Éric Emmanuelidis. Sur un grand écran apparaît, dans une salle d'audience silencieuse, une photo de classe datant de la rentrée 2019. "C'est votre fille. Elle n'a pas un grand sourire, mais elle a un joli visage", remarque le magistrat.

"Et voilà le corps d'Amandine tel qu'on l'a retrouvé au deuxième étage de votre maison", poursuit-t-il. La jeune fille, étendue sur le dos à même le sol, apparaît alors extrêmement amaigrie. Debout dans le box des accusés, Sandrine P., longs cheveux châtains, reste muette.

Puis s'affiche le cliché N°7 du dossier d'instruction: un gros plan du visage tuméfié de la collégienne, orbites enfoncées, joues creusées, du sang sur le front, des cheveux arrachés, des dents cassées.

"Qu'est-ce que n'avez pas vu?"

Éric Emmanuelidis insiste: "Qu'est-ce que vous n'avez pas vu, pas compris? Ce visage, elle l'avait déjà la veille, les jours précédents... Elle s'est privée elle-même de manger?". "Oui, je pense", répond Sandrine P. "Et elle s'est aussi cassé volontairement les dents. Qu'est-ce que vous lui avez fait? C'est le moment", la pousse le président de la cour.

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En vain. Sandrine P. reste le regard braqué sur le visage martyrisé de sa fille, les traits inexpressifs, et ne dit toujours rien. "Rasseyez-vous", finit par lui lâcher le magistrat.

Interrogée comme témoin plus tôt dans la matinée, une autre de ses filles, Cassandra, 28 ans aujourd'hui, a raconté les violences et les privations de nourriture qu'elle a elle-même subies pendant l'enfance, avant qu'Amandine en devienne la principale victime. Après le décès de celle-ci, "on aurait dit qu'il n'y avait jamais eu d'Amandine dans cette maison", s'est-elle également souvenue.

Article original publié sur BFMTV.com