"Je vis sous protection policière": 10 ans après l'attentat, l'ancienne DRH de Charlie Hebdo toujours menacée
Sur BFMTV, l'ancienne DRH de Charlie Hebdo confie vivre en permanence sous protection policière, en raison des menaces qu'elle continue de subir dix ans après l'attentat contre le journal.
Sa vie a basculé le 7 janvier 2015. Marika Bret, ancienne DRH de Charlie Hebdo, s'est confiée ce lundi 6 janvier sur son quotidien depuis l'attentat contre le journal satirique, dont on commémore le 10e anniversaire.
"Depuis 10 ans, je vis sous protection policière. Quand j'y pense, c'est abyssal", explique celle qui est aussi chargée de la transmission de la mémoire de Charb, dessinateur tué par les terroristes.
"Mes déplacements, dès que je sors de mon domicile jusqu'à ce que j'y rentre, c'est entouré de deux officiers que je remercie tous les jours d'être là", poursuit-elle.
Dix ans après les attentats, Marika Bret explique être toujours la cible de menaces. "J'ai porté plainte il y a quelques mois seulement pour des appels aux viols sur les réseaux" sociaux, indique-t-elle, jugeant sa protection policière "indispensable".
Charlie Hebdo "increvable"
Le 7 janvier 2015, 12 personnes ont été tuées dans l'attaque de l'hebdomadaire par les frères Kouachi, Français qui avaient prêté allégeance à Al-Qaïda. Parmi elles, huit membres de la rédaction: les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l'économiste Bernard Maris et le correcteur Mustapha Ourrad.
"Le matin, j'étais à la banque, j'avais éteint mon téléphone. Je l'ai rallumé à 11h45, j'avais une vingtaine de messages. J'ai appelé Charb frénétiquement et puis j'ai fini par apprendre (sa mort) par le commissariat du 11e" arrondissement, se remémore Marika Bret.
"J'ai hurlé comme jamais de ma vie j'ai hurlé", raconte-t-elle. Pourtant, après les nombreuses menaces reçues par Charlie Hebdo, "j'imaginais que ça pouvait se passer", confie l'ancienne cadre du journal. "Je n'ai pas été surprise, mais anéantie", dit-elle.
Dans un numéro spécial à paraître mardi que l'AFP a pu consulter, Charlie Hebdo se dit "increvable!", avec, en dessin de une, un lecteur assis sur un fusil d'assaut, lisant, ravi, ce Charlie "historique" de 32 pages. "L'envie de rire ne disparaîtra jamais !", assure sa rédaction.