"Je vis un enfer": victime de cyberharcèlement, Hoshi dénonce des "pseudos qui gâchent des vies"

Un homme est jugé ce vendredi pour avoir cyberharcelé la chanteuse Hoshi après que cette dernière a embrassé une de ses danseuses lors des Victoires de la Musique. La jeune femme n'a pas "eu la force" de venir.

Il y a encore quelques jours, Hoshi voulait faire face à son harceleur. Mais plus la date de l'audience de ce vendredi approchait, plus la jeune chanteuse de 26 ans se retrouvait face à ses angoisses. "Depuis 2020, je vis un enfer", explique-t-elle dans une lettre lue ce vendredi par son avocate au procès d'un homme jugé pour l'avoir harcelée sur les réseaux sociaux.

Le 14 février 2020, Hoshi interprète son dernier titre Amour censure sur la scène des Victoires de la Musique. Un titre qui "prône l'amour pour tous et toutes et qui condamne l’homophobie", met en avant la jeune femme dans son courrier lu devant le tribunal.

À la fin de sa prestation, elle embrasse l'une de ses danseuses, un geste revendicatif pour dénoncer une "homophobie illégale mais trop présente dans notre pays", soulève Hoshi.

"Une tournée la peur au ventre"

Après sa prestation, Hoshi a reçu des milliers de messages haineux, des insultes à caractère lesbophobe, des menaces de mort. "En plus de me harceler, on essayait de trouver mon adresse", dévoile la chanteuse qui a depuis déménagé à trois reprises, précisant que l'adresse de ses parents avait aussi été révélée.

La jeune femme dit n'être "jamais ressortie seule dans la rue" et avoir fait "une tournée la peur au ventre", accompagnée d'un garde du corps. Au total, Hoshi a eu 21 jours d'ITT. Les conséquences ont aussi été nombreuses pour sa compagne et manageuse.

"Ce baiser a abîmé les trois dernières années de ma vie", déplore-t-elle par écrit.

"Ils doivent sourire de ne pas être poursuivis"

Depuis sa plainte déposée en mars 2020, Hoshi dénonce publiquement le cyberharcèlement et les réponses pénales qui y sont apportées. Aujourd'hui, la chanteuse s'en prend aux "pseudos qui gâchent des vies", à ces "visages de harceleurs" derrière les écrans "qui sourient après chaque menace envoyée".

"Ces personnes doivent certainement sourire aujourd'hui de ne pas être dans la salle", déplore encore Hoshi dans son courrier, alors qu'une seule personne est jugée ce vendredi. Huit autres comptes avaient été relevés par l'enquête de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne. Six personnes avaient pu être identifiées, dont cinq mineurs. Le seul majeur pouvait être jugé par le tribunal correctionnel de Paris.

"Je me raccroche à la musique et aux personnes qui m’aiment et j’aimerais me raccrocher aujourd'hui à la justice de mon pays", interpelle-t-elle en conclusion le tribunal.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - VOICI : Hoshi visée par des insultes homophobes : l'un de ses harceleurs a été interpellé