Visée par des élus Reconquête, une prof contrainte d’annuler une sortie scolaire et de porter plainte pour menaces

Lycée Watteau de Valenciennes
JOLIVET DANIEL (THESEE 41140) Lycée Watteau de Valenciennes

POLITIQUE - Quand l’extrême droite fait annuler une sortie scolaire à coup de menaces. Le rectorat de Lille a annoncé mardi 29 octobre avoir annulé « par sécurité » une sortie pédagogique auprès de migrants de Calais après des « menaces » sur les réseaux sociaux contre l’enseignante organisatrice. Menaces pour lesquelles il va porter plainte, conjointement avec la professeure visée.

Cette enseignante « mène un projet pédagogique interdisciplinaire, intitulé “exil et frontières” » avec sa classe préparatoire Hypokhâgne du lycée Watteau de Valenciennes, a expliqué à l’AFP le rectorat de l’académie de Lille. Dans ce cadre, elle devait emmener le 2 décembre ses étudiants aux abords d’un camp de migrants de Calais, notamment auprès de l’association de soutien aux exilés, « l’Auberge des migrants ».

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Mais cette sortie, dont les détails ont été communiqués lundi 28 novembre sur les réseaux sociaux par le « réseau parents vigilants », proche du parti « Reconquête ! », a déclenché une levée de boucliers de militants d’extrême droite.

Quelques heures plus tard, Éric Zemmour tweetait à ce sujet « Le grand endoctrinement au service du grand remplacement. Est-ce l’école que nous voulons ? ».

Le délégué départemental de « Reconquête ! » Simon Flahaut a également critiqué sur Twitter le « combat idéologique » de l’enseignante, des élus Rassemblement national des Hauts-de-France évoquant, eux, une « propagande pour l’immigration ».

Activité annulée, menaces et diffamation

Ces dernières heures, « sur les réseaux sociaux notamment, cette enseignante a reçu différentes menaces personnelles, et a été largement diffamée », a regretté auprès de l’AFP le rectorat.

« Suite aux réactions violentes » il a « été décidé, conjointement avec l’établissement, d’annuler cette activité éducative et pédagogique, les conditions de sécurité n’étant pas réunies », indique le rectorat dans un communiqué.

« Le bénéfice de la protection juridique du fonctionnaire a été accordé à l’enseignante ». « La rectrice condamne fermement les menaces portées à son égard et porte plainte » , a-t-il ajouté, précisant que la plainte sera déposée mercredi. La professeure a également assuré à France 3 Régions avoir porté plainte au commissariat contre les menaces reçues.

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