Virus du mpox : voici où le nouveau variant a été détecté, et pourquoi cela inquiète
INTERNATIONAL - Va-t-il se propager à travers la planète ? Alors qu’une partie du continent africain est touchée de plein fouet par le mpox, anciennement appelé « variole du singe » ou « monkeypox » en anglais, la progression attendue de l’épidémie pousse l’OMS à tirer la sonnette d’alarme. Le système de santé français est lui-même « en état de vigilance maximale ».
La nouvelle souche du virus, plus virulente et plus mortelle que celle à l’origine de l’épidémie de 2022, se propage de manière inquiétante et ne se limite plus au seul continent africain, où elle a d’abord été détectée. Avec son arrivée en Europe et en Asie, l’OMS a prévenu que d’autres cas importés de la nouvelle souche seraient probablement localisés « dans les jours à venir ».
Le virus se transmet de plusieurs manières, rendant sa propagation encore plus inquiétante : en cas de contact prolongé par l’intermédiaire des gouttelettes respiratoires, par contact direct avec une personne ou un animal infecté (plaies, sang, sperme, muqueuses…) ou de manière indirecte via des objets contaminés. Le HuffPost fait le point sur les zones du monde où des cas de sous-type clade 1b, la nouvelle souche du mpox, ont été identifiés.
· Afrique
Berceau du nouveau variant, la République démocratique du Congo avait d’abord fait état de contaminations dans un camp de déplacés en septembre 2023. À ce jour, près de 16 700 cas et 570 décès ont été recensés cette année, selon le ministre de la Santé du pays. Depuis, le mpox s’est répandu dans plusieurs pays frontaliers ou proches comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.
Le Burundi a par exemple enregistré 171 cas confirmés du virus mpox, a indiqué jeudi 22 août le ministère de la Santé, après la découverte de premiers cas le mois dernier. Un responsable du ministère de la santé a indiqué à l’AFP que « le nouveau variant » du virus qui se propage actuellement en RDC est également celui qui se propage au Burundi. « Jusqu’à présent, il n’y a eu aucun cas de décès du mpox au Burundi », a ajouté un porte-parole du ministère.
Le Nigeria a également fait part le 15 août d’une quarantaine de cas sur son sol depuis le début de l’année. L’épidémie de mpox a touché précisément 39 personnes sur 788 cas suspectés, dans 33 États (sur 36) du pays le plus peuplé d’Afrique. Aucun mort n’a toutefois été recensé à ce stade.
En Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest, 28 cas avaient été recensés au 20 août, dont un décès, d’après l’Institut national de l’hygiène publique. Si les premiers cas de mpox identifiés cette année en Côte d’Ivoire correspondaient à la souche de la précédente épidémie mondiale survenue en 2022, le clade 2, « des analyses sont en cours » pour trouver celle des nouveaux cas.
· Asie
Si la Chine a d’ores et déjà renforcé ses contrôles vis-à-vis des personnes et des biens entrant sur son territoire pour une durée de six mois, le continent asiatique n’échappe pas au virus, qui a été identifié pour la première fois au Pakistan le 16 août. « Le premier cas de mpox a été confirmé au Pakistan, la personne infectée vient d’un pays du Golfe », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, tout en précisant que la souche du virus n’avait pas encore été confirmée.
Premier cas confirmé cette année dans le pays, le patient pakistanais de 34 ans a été pris en charge. Lundi 19 août, les autorités ont annoncé que ce cas de mpox n’était pas lié à la souche africaine, après avoir effectué un séquençage génétique. « Le virus appartient au sous-type clade 2b », a annoncé le ministère pakistanais de la Santé dans un communiqué.
Tout comme le Pakistan, les Philippines avaient elles aussi relevé un premier cas de mpox mi-août, sur un homme de 33 ans. Mais les autorités ont annoncé le 21 août qu’il s’agissait de l’ancienne souche, moins dangereuse que le variant qui circule actuellement en Afrique. Le patient se trouve toujours « confiné » à l’hôpital et n’a pas voyagé en dehors des Philippines, a précisé le ministre philippin de la Santé Teodoro Herbosa.
La Thaïlande a quant à elle confirmé jeudi 22 août avoir détecté un premier cas sur son territoire chez un voyageur en provenance d’Afrique. Le département de contrôle des maladies a annoncé que le test de laboratoire mené sur le patient, un Européen de 66 ans arrivé dans le royaume le 14 août, a confirmé qu’il était infecté par la nouvelle souche clade 1b.
« Nous surveillons 43 personnes qui ont été en contact étroit avec le patient et, jusqu’à présent, elles n’ont présenté aucun symptôme, mais nous devons poursuivre la surveillance pendant 21 jours », ont expliqué les autorités sanitaires. Toute personne se rendant en Thaïlande en provenance de 42 « pays à risque » doit s’enregistrer et se soumettre à un test à son arrivée, a indiqué le ministère.
· Europe
Le 16 août, la France a fait savoir par la voix de son Premier ministre démissionnaire que le système de santé avait été placé en « état de vigilance maximale » face au risque d’apparition de l’épidémie dans l’Hexagone.
Une mesure de prévention alors qu’un peu plus tôt, la Suède faisait part de la découverte d’un premier cas de clade 1b, une première hors du continent africain. Le patient a été infecté lors d’une visite dans « la partie de l’Afrique où il y a une épidémie majeure de mpox clade 1 », selon l’Agence suédoise de santé publique.
Preuve de plus que la menace d’une épidémie à grande échelle ne doit pas être sous-estimée. De nombreux facteurs, comme la présence d’un aéroport international dans la ville de Goma, en RDC, ou l’existence de nombreux liens importants entre les continents africain et européen rend « probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines », a logiquement averti l’OMS.
Ce virus trouve d’ailleurs son origine sur le « Vieux Continent ». Découvert en 1958 au Danemark sur des singes élevés pour la recherche, ce que l’on nommait alors la « variole du singe » s’était ensuite transmis à l’homme en 1970 sur le territoire qui compose aujourd’hui la RDC.
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