Virus du mpox : où le nouveau variant a-t-il été détecté, et pourquoi cela inquiète ?
La souche, baptisée « clade 1b », a d’abord été découverte en République démocratique du Congo, s’est depuis diffusée jusqu’en Europe.
Va-t-il se propager à travers la planète ? Alors qu’une partie du continent africain est touchée de plein fouet par le mpox, anciennement appelé « variole du singe » ou « monkeypox » en anglais, la progression attendue de l’épidémie pousse l’OMS à tirer la sonnette d’alarme. La France est elle-même « en état de vigilance maximale », a annoncé Gabriel Attal.
La nouvelle souche du virus, plus virulente et plus mortelle que celle à l’origine de l’épidémie de 2022, se propage de manière inquiétante et ne se limite plus au seul continent africain. Avec son arrivée en Europe et en Asie, l’OMS a prévenu que d’autres cas importés de la nouvelle souche seraient probablement détectés « dans les jours à venir ».
Le virus se transmet de plusieurs manières, rendant sa propagation encore plus inquiétante : en cas de contact prolongé par l’intermédiaire des gouttelettes respiratoires, par contact direct avec une personne ou un animal infecté (plaies, sang, sperme, muqueuses…) ou de manière indirecte via des objets contaminés. Le HuffPost fait le point sur les zones du monde où des cas de sous-type clade 1b, la nouvelle souche du mpox, ont été identifiés.
· Afrique
Berceau du nouveau variant, la République démocratique du Congo avait d’abord fait état de contaminations dans un camp de déplacés en septembre 2023. À ce jour, près de 16 000 cas « potentiels » et 548 décès ont été recensés cette année, selon le ministre de la Santé du pays. Depuis, le mpox s’est répandu dans plusieurs pays frontaliers ou proches comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.
Mercredi 14 août, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, indiquait qu’« au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans (ces) quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de mpox auparavant ».
Au total, 38 465 contaminations ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022 toutes souches confondues, et 1 456 décès. Avec une augmentation impressionnante de 160 % des cas en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées une semaine plus tôt par l’agence de santé Africa CDC.
Le Nigeria a également fait part jeudi 15 août d’une quarantaine de cas sur son sol depuis le début de l’année. L’épidémie de mpox a touché précisément 39 personnes sur 788 cas suspectés, dans 33 États (sur 36) du pays le plus peuplé d’Afrique. Aucun mort n’a toutefois été recensé à ce stade.
· Asie
Si la Chine a d’ores et déjà renforcé ses contrôles vis-à-vis des personnes et des biens entrant sur son territoire pour une durée de six mois, le continent asiatique n’échappe pas au virus, qui a été identifié pour la première fois au Pakistan vendredi. « Le premier cas de mpox a été confirmé au Pakistan, la personne infectée vient d’un pays du Golfe », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, tout en précisant que la souche du virus n’avait pas encore été confirmée.
Premier cas confirmé cette année dans le pays, le patient pakistanais d’une trentaine années a été pris en charge. Les autorités sanitaires sont désormais en attente « des échantillons (qui) ont été envoyés à Islamabad pour y réaliser le séquençage génétique de la souche ». Reste donc à savoir s’il s’agit de ce variant particulièrement dangereux.
· Europe
Vendredi, la France a fait savoir par la voix de son Premier ministre démissionnaire que le système de santé avait été placé en « état de vigilance maximale » face au risque d’apparition de l’épidémie dans l’Hexagone.
Une mesure de prévention alors qu’un peu plus tôt, la Suède faisait part de la découverte d’un premier cas de clade 1b, une première hors du continent africain. Le patient a été infecté lors d’une visite dans « la partie de l’Afrique où il y a une épidémie majeure de mpox clade 1 », selon l’Agence suédoise de santé publique.
Preuve de plus que la menace d’une épidémie à grande échelle ne doit pas être sous-estimée. De nombreux facteurs, comme la présence d’un aéroport international dans la ville de Goma, en RDC, ou l’existence de nombreux liens importants entre les continents africain et européen rend « probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines », a logiquement averti l’OMS.
Ce virus trouve d’ailleurs son origine sur le « Vieux Continent ». Découvert en 1958 au Danemark sur des singes élevés pour la recherche, ce que l’on nommait alors la « variole du singe » s’était ensuite transmis à l’homme en 1970 sur le territoire qui compose aujourd’hui la RDC.
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