Viols, meurtres... Ces affaires dans lesquelles la piste Dominique Pelicot intéresse les enquêteurs

Dominique Pelicot, principal accusé du procès des viols de Mazan, est également mis en examen dans deux autres affaires, dont un meurtre. La police enquête sur son éventuelle implication dans cinq autres dossiers.

Dominique Pelicot n'a pas fini de faire face à la police et à la justice. Le principal accusé du procès de viols de Mazan, poursuivi pour avoir, pendant dix ans, drogué sa femme aux anxiolytiques pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d'hommes qu'il invitait sur Internet, intéresse les enquêteurs dans d'autres dossiers.

Depuis le début de l'affaire de Mazan en 2020, Dominique Pelicot a été mis en examen dans deux autres dossiers. Il est soupçonné d'avoir commis un meurtre accompagné d'un viol à Paris en 1991, qu'il nie, et une tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, qu'il reconnaît, après avoir été confondu par son ADN.

Dans les deux cas, les victimes étaient des agentes immobilières. Les enquêteurs se sont donc demandés si Dominique Pelicot n'avait pas été impliqué dans d'autres agressions d'agentes immobilières, a appris BFMTV d'une source proche du dossier, confirmant des informations du Midi Libre et du Parisien.

Les policiers ont donc effectué une recherche dans la base "Salvac". Ce "Système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes" est un logiciel qui vise à aider les enquêteurs en établissant des liens qui peuvent exister entre les crimes d'un possible même auteur.

BFMTV a pu avoir accès à la synthèse de cette recherche, pour laquelle les policiers ont retenu cinq affaires non résolues dans lesquelles ils soupçonnent une implication de Dominique Pelicot.

La première est celle du viol de Danielle H., une agente immobilière alors âgée de 28 ans. En février 1994, lors d'un rendez-vous, un homme l'a saisie au cou par le bras, l'a bâillonnée avec son écharpe et lui a lié les pieds et les mains avec les cordons de sa parka et son mouchoir avant de la violer.

Un an plus tard, Céline L. a été violée à Valenciennes. Également agente immobilière, cette femme alors âgée de 26 ans a été violée lors d'une visite d'appartement par un homme qui l'a menacée avec une arme à feu et un couteau. Un ADN inconnu et incomplet a été relevé et enregistré au fichier national des empreintes génétiques.

En septembre 1995, Céline D., conseillère en immobilier, a été menacée par un homme avec un cutter lors d'un rendez-vous à Rambouillet. Il lui a ordonné de se déshabiller avant de l'agresser sexuellement. Un ADN masculin a pu être extrait dans ce dossier.

La quatrième affaire qui intéresse les enquêteurs est celle du meurtre d'une femme de 42 ans en 2000. Christine G., agente immobilière, n'a pas été violée mais elle a été retrouvée morte étranglée dans son agence de Berre L'Étang, dans les Bouches-du-Rhône. Un ADN masculin a été relevé sur la scène de crime, sur un lacet retrouvé sur place.

Enfin, la police enquête sur la tentative de viol dont a été victime Françoise M., 60 ans, à Chelles (Seine-et-Marne) en mars 2004. Les faits se sont déroulés à la suite d'une prise de rendez-vous fixée dans l'agence immobilière où elle travaillait. Un homme l'a menacée d'un couteau et lui a placé un tissu dans la bouche. Il l'a frappée au visage et à la cage thoracique.

Le nom de Dominique Pelicot est étudié dans ces affaires grâce à l'enquête sur les viols de Mazan. Cette affaire avait débuté le 12 septembre 2020 lorsque, surpris par un vigile, Dominique Pelicot, a été interpellé dans un centre commercial de Carpentras (Vaucluse) en train de filmer sous les jupes de trois clientes.

En fouillant son ordinateur, saisi à son domicile de Mazan, les enquêteurs ont notamment découvert des milliers de photos et vidéos de son épouse, visiblement inconsciente, violée par des dizaines d'inconnus, au domicile familial.

Aux côtés de Dominique Pelicot, 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont jugés jusqu'en décembre à Avignon, pour la plupart poursuivis pour viols aggravés, des faits pour lesquels ils encourent 20 ans de réclusion criminelle.

Article original publié sur BFMTV.com