Viols de Mazan : un procès retentissant, “et maintenant ?”

Des membres du collectif féministe Les Amazones d’Avignon tiennent une banderole au nom de Gisèle Pelicot ainsi que des pancartes indiquant “Stop culture du viol” et “Un violeur… n’est jamais un bon père, un bon conjoint, un bon pote”, aux alentours du tribunal d’Avignon, où se déroule le procès des viols de Mazan, le 25 novembre 2024.

Le procès dit des viols de Mazan touche à sa fin. Dominique Pelicot et ses coaccusés connaîtront le 20 décembre au plus tard le verdict des cinq magistrats professionnels de la cour criminelle du Vaucluse. Au fil du procès, la femme “qui a fait changer la honte de camp” est devenue une icône mondiale, le symbole d’une société qui doit affronter l’ampleur systémique des violences sexistes et sexuelles, et l’horreur de la soumission chimique.

Mais “qu’en restera-t-il une fois le verdict tombé ?” s’interroge Agathe Seppey, dans Le Temps.

La journaliste suisse décrit une société qui a pris “de plein fouet la banalité de la violence sexuelle, ici exercée dans un village sans histoire, au sein d’une famille en apparence sans histoire” et que “le tsunami gagne la conversation sociétale” depuis le début du procès, à Avignon. Les réactions aux audiences ont oscillé entre “dégoût, colère, indignation, vertige”. Mais pourra-t-on “penser un changement de paradigme autour des violences sexuelles” ?

“Briser le cycle de la violence”

La responsable de la rubrique Société du quotidien installé à Genève a identifié quatre axes majeurs à cette fin. Le premier consiste à “ouvrir les yeux sur la culture du viol”. Si cette affaire a eu une telle résonance internationale, c’est aussi parce qu’elle a aisément pu être “qualifiée de ‘procès de la masculinité ordinaire’ ou ‘du patriarcat’”, tant “les biographies des coaccusés troublent par leur absence de dénominateur commun en dehors de leur genre”.

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Le deuxième est une incitation à “briser le cycle de la violence”, c’est-à-dire à “scruter le passé tourmenté de ces hommes” souvent marqué par des traumatismes : “Agressions sexuelles, viols, incestes, sévices, coups, carences éducatives.” Sans pour autant les dédouaner de leurs crimes.

Dans un troisième temps, il est urgent de “prendre la mesure du fléau de l’inceste”. En plus des viols de son ex-épouse, Dominique Pelicot est accusé “d’avoir détenu et diffusé des photos intimes, prises à leur insu, de sa fille et de ses deux belles-filles”, rappelle le journal helvète, ajoutant que “des histoires de violences sexuelles intrafamiliales ont émergé dans les auditions d’autres accusés”.

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