Viols de Mazan : la parole à Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot, pour le début des plaidoieries
PROCES - Après les réquisitions, un nouveau cycle s’amorce au procès des viols de Mazan. Ce mercredi 27 novembre vont commencer les plaidoiries de la défense et c’est Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot, qui va ouvrir le bal.
Procès des viols de Mazan : la peine maximale de 20 ans de prison requise contre Dominique Pelicot
« Seule face au monde », selon ses mots portés par l’AFP, l’avocate dit rester sereine. Elle porte pourtant sur ses épaules, face à la cour criminelle de Vaucluse, l’immense charge de la défense de Dominique Pelicot, un des pires criminels sexuels de ces dernières décennies.
Alors que comparaît son client, 71 ans et 50 coaccusés, depuis le 2 septembre, l’avocate se retrouve dans une situation peu commune : elle et son client soutiennent l’argumentation des parties civiles.
En effet, dans cette affaire criminelle hors norme, Dominique Pelicot reconnaît les faits et souhaite même la peine maximale de 20 ans de réclusion, celle qui a été requise contre lui par le parquet. Toutefois, il n’entend pas tomber seul : ils « savaient tous » qu’ils venaient pour violer Gisèle Pelicot, affirme-t-il. Eux nient, l’accusant en retour de les avoir manipulés.
Un « acte monstrueux », mais pas un « monstre », pour Me Zavarro
« À partir du moment où je défends un homme dont on me dit qu’il est un menteur, un manipulateur, qu’il a berné tout le monde, je dois tenter de rétablir la vérité », se justifie Béatrice Zavarro : « ma mission, c’est qu’on arrive à comprendre, même si on le déteste », comment il a pu réaliser « ces faits détestables ».
« Elle est sur un fil. Sa position est loin d’être évidente mais elle la tient avec beaucoup de finesse. Ne pas réduire “le monstre” à ses crimes, faire oublier la face B pour rappeler la face A, les deux coexistant dans cette personnalité clivée », reconnaît Antoine Camus, un des avocats des parties civiles.
Ce qualificatif de « monstre », la Marseillaise de 55 ans aux lunettes rondes et rouges le réfute, se considérant seulement comme « l’avocate de quelqu’un qui a commis quelque chose de monstrueux ». Et de rappeler qu’en « France, dans un État de droit, chacun a le droit d’être défendu ».
Verdict attendu au plus tard le 20 décembre
Depuis le début de la semaine, les peines demandées sont allées crescendo : 4 ans contre Joseph C., 69 ans, seulement jugé pour « atteinte sexuelle » sur Gisèle Pelicot. Puis au moins 10 ans de réclusion criminelle contre tous les autres, jusqu’à atteindre les 16 ans pour trois accusés aux profils plus dangereux.
Ces réquisitions sont sensiblement plus sévères que la moyenne générale des condamnations pour viols en France, qui était de 11,1 ans en 2022, selon le ministère de la Justice. Contre les 45 coaccusés poursuivis pour viols aggravés ou tentatives de viol dont les cas ont été abordés depuis lundi matin, le parquet a ainsi réclamé des peines de 12 à 17 ans de réclusion criminelle pour 32 d’entre-eux.
Après la défense, il restera une semaine aux cinq magistrats professionnels de la cour criminelle de Vaucluse pour délibérer puis donner son verdict, attendu le 20 décembre au plus tard.
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