Viols de Mazan - Caroline Darian, fille de Gisèle Pélicot : "Plus de 70 individus sont venus à notre domicile pour violer ma mère"

Droguée à son insu par son mari pendant des années, Gisèle Pélicot, 71 ans, a été violée par plus de 70 hommes recrutés par son époux. Au cours d'un procès hors norme qui a débuté ce lundi 2 septembre, elle fait face à 51 hommes qui auraient abusé d’elle. Le procès se tient à Mazan, la commune du Vaucluse où les faits se seraient déroulés.

Il y a plusieurs mois, Caroline Darian, sa fille, avait pris la parole au micro de Yahoo pour dénoncer la réalité insoutenable qu’elle avait découverte mais aussi pour sensibiliser à la soumission chimique, un fléau trop peu connu et pourtant bien réel. Victime collatérale de cette sordide affaire, elle avait notamment raconté la manière dont sa mère avait appris les faits après 50 ans de mariage. En un claquement de doigt, son monde s’était écroulé. C’était le 2 novembre 2020. "Elle était à mille lieues d’imaginer qui était véritablement mon père, son mari avec qui elle a eu trois enfants, une vie de couple heureuse avec, bien sûr, des hauts et des bas”.

Comme elle l’avait expliqué, son mode opératoire était bien rodé. Sans qu’elle ne se doute de rien, il lui administrait, par le biais de différentes manières, un mélange de somnifères et d’anxiolytiques, un cocktail explosif dont le phénomène d’accoutumance était important. Une situation qui l’avait poussé à augmenter les doses au fur et à mesure. "Lorsqu’elle se réveillait après avoir été droguée puis violée par ces individus, elle n’était pas dans son état normal", un état qu’elle assimilait à de l'ivresse de prime abord. "Avec mes frères, nous avons plusieurs fois eu ma mère au téléphone dans un état second. Nous nous sommes énormément inquiétés, nous avons même pensé à un début de la maladie d’Alzheimer".

Et bien qu’elle n’ait aucune preuve de ce qu’elle avance, Caroline, autrice de l’ouvrage "Et j’ai cessé de t’appeler papa" (ed. JC Lattès), reste persuadée d’avoir elle aussi été "soumise chimiquement". En effet, parmi les 20 000 vidéographies et clichés retrouvés dans le matériel informatique de son père, les enquêteurs sont tombés sur des photographies d’elle à différents moments où elle était inconsciente. "Il n’y a pas la preuve photographique d’attouchement, d’agression sexuelle ou même de viol. Dans mon cas, c'est un gros point d'interrogation et c’est difficile de vivre avec", avait-elle avoué, revenant sur la façon dont elle perçoit actuellement son père.

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"Pour moi, il n’existe plus. Je ne sais pas pourquoi il a entrepris ce qu’il a fait. Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’il n’y avait aucune contrepartie financière. C’était vraiment pour son plaisir personnel", avait-elle rappelé tout en expliquant avoir désormais de la pitié pour cet individu et attendre avec impatience le procès afin qu’il réponde de ses actes devant la justice.