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Violente charge de Vladimir Poutine contre les Etats-Unis

Vladimir Poutine s'est livré vendredi à une violente charge contre les Etats-Unis, qu'il a accusés de menacer la sécurité internationale en voulant imposer au monde un "diktat unilatéral". /Photo prise le 24 octobre 2014/REUTERS/Mikhail Klimentyev/RIA Novosti/Kremlin

LAURA Russie (Reuters) - Vladimir Poutine s'est livré vendredi à une violente charge contre les Etats-Unis, qu'il a accusés de menacer la sécurité internationale en voulant imposer au monde un "diktat unilatéral".

Le président russe a également imputé aux Occidentaux la responsabilité de la crise en Ukraine, pour avoir préféré en février dernier un "coup d'Etat" à Kiev plutôt qu'un "dialogue civilisé" avec Moscou.

Dans un discours de 40 minutes lors du forum annuel du "Club de discussion Valdaï" qui réunissait experts russes et étrangers à Laura, près de Sotchi, Vladimir Poutine a démenti vouloir reconstituer l'ancien empire soviétique au détriment des pays voisins de la Russie.

Il a au contraire accusé les Etats-Unis de vouloir "refaire le monde" selon leurs seuls intérêts.

"Il n'y a aucune raison de dire que la Russie cherche à recréer une sorte d'empire, qu'elle empiète sur la souveraineté de ses voisins", a-t-il lancé, le visage grave.

Il a rappelé les conflits en Irak, en Libye et en Syrie, en demandant à son auditoire si la politique de Washington avait ainsi renforcé la démocratie et la paix. "Non ! Le diktat unilatéral, la volonté d'imposer (à tous) ses propres règles ont l'effet exactement inverse !"

C'est l'un des discours les plus violemment hostiles à l'Occident jamais prononcé par Vladimir Poutine. En 2007, à Munich, il avait déjà dénoncé la vision "unipolaire" du monde des Américains.

A propos de l'Ukraine, il a une nouvelle fois accusé les gouvernements occidentaux d'avoir aidé les insurgés de Maïdan, en février dernier, à mener un "coup d'Etat" qui a chassé du pouvoir le président Viktor Ianoukovitch.

"Personne n'a voulu nous écouter, personne n'a voulu nous parler", a-t-il déploré.

"Au lieu d'engager un dialogue certes difficile mais - je le souligne - civilisé, ils ont provoqué un coup d'Etat. Ils ont jeté le pays dans le chaos, provoqué son effondrement économique et social et une guerre civile qui a entraîné des pertes énormes."

Evoquant les sanctions américaines et européennes contre son pays, il a lancé : "La Russie ne va rien demander à personne. La Russie se suffit à elle-même".

(Alexei Anishchuk avec Lidia Kelly, Vladimir Soldatkin, Alexander Winning, Jason Bush et Gabriela Baczynska, Guy Kerivel pour le service français)