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Les violences verbales, bientôt reconnues comme une maltraitance ?

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que la violence psychologique représente la forme de maltraitance la plus répandue envers les enfants, devant la violence physique ou sexuelle.

Plus de 150 études ont été analysées afin d'évaluer la manière dont la violence verbale sur les enfants est actuellement définie et mesurée (Getty Images/iStockphoto) (Getty Images/iStockphoto)

"Les enfants ont droit à une éducation sans violence. Les titulaires de l'autorité parentale ne peuvent user de moyens d'humiliation tels que la violence physique et verbale, les punitions ou châtiments corporels, les souffrances morales". En 2019, le Parlement a adopté définitivement une proposition de loi sur les "violences éducatives" qui vise à interdire la fessée.

Que faut-il penser de la violence verbale ? Des chercheurs de l'Université catholique de Louvain (Belgique) et de l'université de Wingate (États-Unis) assurent qu'il est important de reconnaître la violence verbale pendant l'enfance comme un sous-type de maltraitance envers les enfants. Cette conclusion a été publiée dans la revue Child Abuse & Neglect : The International Journal.

Un impact durable

Dans le cadre de cette étude, plus de 150 études ont été analysées afin d'évaluer la manière dont la violence verbale sur les enfants est actuellement définie et mesurée. Selon les chercheurs, "il est important de définir de manière plus cohérente la violence verbale durant l'enfance, car elle varie entre les parents et les différentes autorités. Dans certaines cultures, elle est même normalisée comme une forme de discipline".

"Il a été constaté que la violence verbale pouvait avoir un impact durable tout au long de la vie de l'enfant, créant des répercussions émotionnelles et psychologiques sous-jacentes, notamment des risques accrus de colère, de dépression, de toxicomanie, d'automutilation et d'obésité", pointe le communiqué de l'étude. D'après cette analyse, les principaux auteurs de violences verbales commises pendant l'enfance par des adultes étaient les parents (76,5%), les autres adultes aidants à la maison (2,4%), les enseignants (12,71%), les entraîneurs sportifs (0,6%) et les policiers (0,6%).

"Travailler collectivement"

"La violence verbale durant l’enfance doit être reconnue comme un sous-type de violence, en raison de ses conséquences négatives tout au long de la vie", revendique l’auteure de cette étude, le professeur Shanta Dube. De son côté, Jessica Bondy, fondatrice de Words Matter, une organisation caritative dont la mission est d'améliorer la santé et le bien-être général des enfants souligne : "Il est primordial de comprendre l'ampleur et l'impact réels de la violence verbale au cours de l'enfance. Tous les adultes sont parfois débordés et disent des choses sans le vouloir. Nous devons travailler collectivement pour trouver des moyens de reconnaître ces actes et mettre fin à la violence verbale des adultes afin que les enfants puissent s'épanouir. Les mots ont du poids, ils peuvent élever ou détruire. Bâtissons les enfants, ne les renversons pas".

D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la violence psychologique représente la forme de maltraitance la plus répandue envers les enfants, devant la violence physique ou sexuelle.