Violences sexuelles: le nombre de plaintes a augmenté de 33% l'an dernier

Photo d'illustration - Denis Charlet / AFP
Photo d'illustration - Denis Charlet / AFP

Les violences sexuelles enregistrées augmentent très fortement en 2021. C'est le constat réalisé par le ministère de l'Intérieur qui publie une première radiographie de la délinquance en 2021. Le nombre de victimes portant plainte pour viol ou agression sexuelle a augmenté de 33%, une hausse qui suit les tendances de ces dernières années.

Le nombre de plaintes pour viol ou tentative de viol enregistrées par les policiers et les gendarmes a bondi de 32%. Ces procédures représentent près de la moitié des faits de nature sexuelles dénoncés. Le nombre de plaintes pour les autres agressions sexuelles augmente de 33%.

Des faits plus anciens dénoncés

Cette forte augmentation de l'enregistrement des faits de nature sexuelle s'explique "par une libération de la parole", note le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, et notamment sur des faits plus anciens. Les services de police et de gendarmerie notent que quand en 2018, les violences dénoncées dataient de plus de trois mois, en 2021, elle remontaient à plus de six mois.

Les violences sexuelles remontant à plus de cinq ans représentent aujourd'hui près d'une plainte sur cinq enregistrée en 2021 dans les commissariats ou casernes de gendarmerie. La part des victimes mineures augmente elle-aussi pour atteindre un quart des faits dénoncés.

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Hausse des atteintes aux personnes

Les indicateurs relatifs aux atteintes aux personnes sont en 2021 en forte augmentation et retrouvent cette tendance haussière d'avant la crise sanitaire: augmentation de 14% pour les victimes de violences intrafamiliales, hausse de 9% pour les victimes d'autres coups et blessures volontaires, selon ce bilan provisoire de la délinquance réalisé par le service statistique du ministère de l'Intérieur.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a fait valoir que la progression des atteintes aux personnes s’explique "principalement par la hausse, depuis le début du quinquennat, du nombre de victimes déclarées de violences intrafamiliales (+57%) et de violences sexuelles (+82%)".

Ces données contrebalancent le discours des associations de défense qui estiment que de nombreuses femmes sont encore empêchées de porter plainte pour des violences sexuelles, alors que les morts de Chahinez Daoud ou Aurélie Langevin posent la question de la prise en charge de ces victimes et des réponses apportées à ces situations. Du côté du gouvernement, on assure que "100% des policiers sont formés" à cette problématique.

Article original publié sur BFMTV.com