Violences sexuelles : les chiffres effarants d’un rapport international de l’Unicef
VIOLENCES SEXUELLES - 650 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui - soit une sur cinq - ont été victimes de violences sexuelles avant d’atteindre leur majorité, selon les nouvelles estimations de l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance. Dans son nouveau rapport international publié ce jeudi 10 octobre à la veille de la Journée internationale des droits des filles, l’instance onusienne met en lumière l’« ampleur alarmante » de ces violences sexuelles subies dans l’enfance.
Si ce chiffre de 650 millions inclut les formes de violence sexuelle « sans contact », telles que les agressions verbales en ligne, le nombre de filles et de femmes à avoir subi viol ou d’une agression sexuelle dans l’enfance est tout aussi glaçant : 370 millions en ont été victimes, soit une fille sur huit.
Des violences qui transcendent les frontières
Les garçons ne sont pas épargnés par ces formes de violences. À l’échelle mondiale, entre 410 et 530 millions de garçons et d’hommes en vie aujourd’hui ont subi des violences sexuelles dans leur enfance, soit environ un sur sept. Parmi eux, 240 à 310 millions ont été victimes de viol ou d’agression sexuelle pendant leur enfance, ce qui équivaut à un sur onze.
Le rapport montre par ailleurs que les violences sexuelles ne connaissent pas de frontières géographiques, culturelles ou économiques. L’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de victimes (79 millions de filles et de jeunes femmes touchées, soit 22 % de sa population), devant l’Asie de l’Est et du Sud-Est (75 millions, 8 %). Viennent ensuite les 73 millions de victimes en Asie centrale et du Sud (9 % de la population), 68 millions en Europe et en Amérique du Nord (14 %), 45 millions en Amérique latine et dans les Caraïbes (18 %), 29 millions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (15 %) et six millions en Océanie (34 %).
Comme le rappelle l’Unicef, les guerres ainsi que les crises économiques et sociales favorisent les agressions contre les filles. « Les enfants vivant dans des environnements précaires sont particulièrement exposés à la violence sexuelle », explique à cet égard la directrice de l’Unicef Catherine Russell. Ces violences sexuelles sont notamment utilisées dans les zones de conflit comme armes de guerre.
De multiples conséquences à l’âge adulte
Pour la directrice de l’Unicef, « la violence sexuelle à l’encontre des enfants est une atteinte insupportable à notre conscience collective ». Ces agressions et ces viols « provoquent des traumatismes profonds et durables, et sont souvent infligés par une personne de confiance, dans des environnements où l’enfant devrait se sentir en sécurité », dénonce la responsable onusienne dans un communiqué.
Ce traumatisme de la violence sexuelle a de multiples répercussions dans la vie d’adulte de celles et ceux qui en ont été victimes. Des études montrent que les enfants victimes de violences sexuelles sont plus susceptibles de subir des abus répétés. Les survivants sont par ailleurs plus exposés aux maladies sexuellement transmissibles, à la toxicomanie, à l’isolement social et aux problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression, ainsi qu’à la difficulté de nouer des relations saines. « Il est prouvé que l’impact est encore aggravé lorsque les enfants retardent la révélation de leur expérience, parfois pendant de longues périodes, ou qu’ils gardent le secret sur les abus dont ils ont été victimes », affirme l’Unicef, qui préconise notamment de renforcer les lois et les règlements visant à protéger les enfants contre toutes les formes de violence sexuelle.
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