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Violences préélectorales en Guinée, deux morts et 33 blessés

Force de l'ordre dans une rue de Conakry après des heurts entre partisans du président guinéen Alpha Condé et de son principal rival à l'élection présidentielle de dimanche, Cellou Dalein Diallo. Selon des témoins et une source policière, ces affrontements ont fait deux morts et au moins 33 blessés. /Photo prise le 9 octobre 2015/REUTERS/Luc Gnago

CONAKRY (Reuters) - Deux personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées vendredi en Guinée dans des heurts entre partisans du président Alpha Condé et de son principal rival à l'élection présidentielle de dimanche, Cellou Dalein Diallo, ont rapporté des témoins et une source proche de la police. Des coups de feu ont été tirés et les forces de sécurité sont intervenues à coups de matraque et en tirant des grenades lacrymogènes aux abords du domicile de Cellou Dalein Diallo, dans la capitale Conakry, où des militants armés de pierres et de gourdins parcouraient les rues, ajoutait-on de mêmes sources. Dix-huit des blessés sont des agents des forces de sécurité, a précisé la télévision nationale. Des heurts ont aussi été signalés à Kérouane et Kissidougou, dans le sud-est du pays, a-t-on indiqué de source gouvernementale. On ignore ce qui a déclenché ces nouveaux troubles, mais Alpha Condé avait rejeté jeudi la demande des candidats d'opposition de reporter le scrutin pour donner le temps de rectifier ce qu'ils disent être des irrégularités dans le processus. La Cour constitutionnelle, qui est la plus haute autorité électorale, a également rejeté vendredi soir une demande de sept dirigeants de l'opposition qui voulaient un report d'au moins une semaine du scrutin pour remédier aux irrégularités présumées. Alpha Condé, dont l'élection en 2010 a mis un terme à deux années de régime militaire brutal, a de bonnes chances de remporter un second mandat. Durant la campagne, il a promis de lancer d'importants projets d'infrastructures destinés à améliorer la distribution d'électricité. Le chef de l'Etat a annulé son dernier meeting de campagne pour des raisons de sécurité, à la suite des heurts qui ont fait jeudi au moins un mort et 20 blessés. (Saliou Samb avec Luc Gnago, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français)