Violences policières: Élisabeth Borne estime que les forces de l'ordre "ont un devoir d'exemplarité"

Les forces de l'ordre "ont un devoir d'exemplarité" dans la mobilisation contre la réforme des retraites, a affirmé mardi Élisabeth Borne, alors que des syndicats d'avocats, de magistrats et des politiques de gauche dénoncent des violences policières.

"Hommage" rendu aux policiers et gendarmes

"Face à ces violences [de manifestants contre la réforme des retraites, NDLR], je veux à nouveau rendre hommage à nos forces de l'ordre qui assurent la sécurité des manifestations. Et je le redis, ils ont un devoir d'exemplarité et ils en sont conscients, nos policiers comme nos gendarmes", a déclaré la Première ministre devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement.

"Tout signalement est examiné", a ajouté Mme Borne qui répondait à une question de la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Chatelain.

"Certaines réformes demandent de la responsabilité pour agir, agir pour sauver notre système de retraite par répartition", s'est défendue la Première ministre, fragilisée à Matignon après le recours au 49.3 qui a permis une adoption sans vote à l'Assemblée de la réforme des retraites mais a attisé la contestation dans la rue.

La réforme des retraites est le fruit d'un "compromis", a-t-elle fait valoir, "construit avec tous ceux qui veulent sauver notre système de retraite par répartition, lorsque certains choisissent la stratégie du chaos des cris et des injures". "Comment pouvez-vous ensuite nous reprocher que ce texte n'ait pas pu être examiné jusqu'à son terme, et comment osez-vous nous le reprochez et nous reprocher la violence dans la rue?"

L'IGPN saisie pour des accusations d'agressions sexuelles

À Nantes, le procureur de la République a annoncé lundi que quatre jeunes femmes ont déposé plainte pour "agressions sexuelles" lors d'un contrôle de police effectué le 14 mars après une opération de barrage filtrant contre la réforme des retraites et l'IGPN a été saisie.

Plus de 1200 manifestations non déclarées, "parfois violentes", se sont déroulées en France depuis l'annonce par Élisabeth Borne du recours au 49.3 pour adopter la réforme, a recensé Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a affirmé que "94 agents" avaient été blessés depuis jeudi et annoncé qu'il se rendrait dans l'après-midi au "chevet des policiers blessés à Paris".

Alors que magistrats, avocats et politiques dénoncent des gardes à vue "arbitraires", il a souligné "l'indispensable proportionnalité de l'usage de la force et la nécessité de saisir immédiatement les inspections en cas de manquement à la déontologie".

425 arrestations de jeudi à samedi pour 52 inculpations

Selon le dernier bilan du parquet de Paris, 425 personnes ont été placées en garde à vue lors des trois premières soirées de manifestations spontanées, de jeudi à samedi. Seules 52 d'entre elles ont fait l'objet de poursuites à l'issue. "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées" à Paris, a affirmé pour sa part mardi le préfet de police Laurent Nuñez.

Quatre jeunes femmes ont déposé plainte pour "agressions sexuelles" lors d'un contrôle de police effectué à Nantes le 14 mars après une opération de barrage filtrant contre la réforme des retraites et l'IGPN a été saisie, a-t-on appris lundi auprès du procureur de la République.

Article original publié sur BFMTV.com