Violences faites aux femmes : ces invisibles qui échappent à la mort mais restent blessées à vie

AFP - ERIC FEFERBERG

En France, de nombreuses femmes restent lourdement blessées ou handicapées à vie après avoir subi des violences conjugales. Faute de données sur ces victimes, ce que déplorent de nombreuses associations, elles sont devenues invisibles. Une ex-infirmière en neurochirurgie raconte la prise en charge de ces victimes.

L'an dernier en France, tous les trois jours, une femme est morte sous les coups de son conjoint ou ex-partenaire, soit 102 au total, d'après les chiffres du collectif Féminicides par compagnons ou ex. Si le décompte des féminicides a gagné en précision depuis quelques années, celui des femmes restées gravement blessées après avoir reçu des coups dans le cadre conjugal reste lacunaire. Ni l'Observatoire des violences faites aux femmes, ni les associations de défense des droits des femmes n'ont de données chiffrées. Et pourtant le phénomène existe bel et bien.

"Il y a Lola, tabassée il y a 10 ans par son conjoint, hémiplégique, le regard vide, figé, vouée à passer sa vie entre alitement et 'fauteuil confort'", raconte Caroline Couppey. Cette infirmière et illustratrice a travaillé entre 2014 et 2021 dans un service de neurochirurgie en Île-de-France. "En sept années, je peux dire qu'au moins une dizaine de cas de violences conjugales ont donné lieu à des handicaps graves avec de profonds trauma crâniens. Rien que pour un service comme le mien qui comptait 35 lits. Je trouve cela énorme".


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