Les violences contre les médecins en forte augmentation, les généralistes en première ligne

Ces chiffres de l’Observatoire de la sécurité des médecins, particulièrement inquiétants, sont publiés après la mort d’une infirmière au CHU de Reims, agressée au couteau.

Les chiffres augmentent. D’après un rapport de l’Observatoire de la sécurité des médecins, publié par le Conseil national de l’Ordre des médecins et relayé par France Inter ce mardi 23 mai, les incidents et violences contre les médecins ont augmenté de 23 % en 2022. On en a compté 1 244 sur l’ensemble de l’année, contre 1 009 en 2021 et 638 il y a 20 ans.

Les médecins généralistes sont les plus touchés. Ils représentent à eux seuls 71 % des victimes de violences physiques et d’incidents type vol d’ordonnance ou de carte professionnelle. Viennent ensuite les psychiatres, les cardiologues et les gynécologues, selon la radio.

33 % des incidents sont liés à un reproche sur la prise en charge, note franceinfo. Ils peuvent aussi être liés à des refus de prescrire un médicament ou un arrêt de travail, et même à un délai d’attente jugé excessif.

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56 % des incidents ont lieu en centre-ville, contre 21 % en milieu rural et 19 % en banlieue.

La publication de ces chiffres intervient alors qu’une infirmière est morte après une agression au couteau au CHU de Reims lundi. Une secrétaire médicale a également été blessée au cours de cette agression par « un homme de 59 ans, rémois, avec des antécédents psychiatriques », selon les autorités.

Pratiquer dans la peur

Interrogé dans la matinale de France Inter ce mardi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé « qu’attaquer un médecin ou une infirmière, c’est attaquer quelqu’un qui porte la blouse, c’est presque quelqu’un qui porte une forme d’uniforme ». « Il n’y a plus de limite, il n’y a plus de frontière à cette exposition à la violence », a-t-il regretté.

« Les ministres successifs travaillent sur cette question. Cela doit aussi nous interroger, est-ce qu’il y a une forme de continuum entre la violence sur les réseaux sociaux et celle qui touche aujourd’hui les pompiers, les policiers, les médecins et les élus ? », a-t-il demandé.

Nicolas, généraliste pour SOS médecin à Mulhouse, interrogé par France Inter, raconte avoir connu cette violence. Lors d’une visite à domicile l’année dernière, le compagnon de sa patiente lui a tiré dessus avec un fusil. Il « était très agressif depuis le début de la consultation, confie-t-il. Il a commencé à m’insulter très rapidement et deux minutes plus tard, il est revenu avec un fusil à pompe ».

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Alors que le soignant de 30 ans tente de prendre la fuite, l’homme lui tire dans la jambe. L’arme comportait des cartouches à air comprimé. « C’était un fusil factice soft, mais c’était réellement impossible à distinguer », explique-t-il.

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