Publicité

Violences conjugales: Pradié (LR) reproche à Dupond-Moretti son "silence"

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti lors d'une visite au tribunal de Paris, le 17 juillet 2020  - Hamilton © 2019 AFP
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti lors d'une visite au tribunal de Paris, le 17 juillet 2020 - Hamilton © 2019 AFP

Le numéro 3 du parti LR Aurélien Pradié reproche au garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti d'être "terriblement silencieux" sur les violences conjugales depuis sa prise de fonction, dans un courrier dévoilé vendredi par Le Parisien et consulté par l'Agence France-Presse (AFP).

Le député du Lot dénonce aussi, dans ce courrier qu'il va adresser samedi au ministre, les prises de position passées du ténor du barreau sur le mouvement #MeToo et ses critiques sur l'infraction d'outrage sexiste, créée en août 2018.

"Dire que votre nomination au ministère de la Justice m'a rassuré serait vous mentir", écrit Aurélien Pradié. "Votre nomination signe même aux yeux de beaucoup une provocation qui ne peut avoir sa place face à l'urgence d'agir. J'espère me tromper. Je le souhaite. Même si j'en doute", ajoute-t-il.

"Vos engagements, déclarations et prises de position récentes, souvent brutales, dépassant largement votre métier d'avocat, inquiètent vivement celles et ceux qui portent ce combat si difficile de la protection des femmes et leurs enfants victimes de violences conjugales", poursuit le secrétaire général du parti LR.

"Un langage fleuri"

Eric Dupond-Moretti a admis vendredi avoir "eu un langage fleuri" par le passé. "Je peux plaider coupable, c'était dans d'autres fonctions" mais "je n'ai jamais eu de langage sexiste. Si vous reprenez mes déclarations, j'ai toujours prôné une totale égalité des droits".

Dans un entretien accordé au magazine GQ en janvier 2019, il estimait que "le mouvement #MeToo a permis de libérer la parole et c'est très bien. Mais il y a aussi des 'follasses' qui racontent des conneries et engagent l'honneur d'un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux".

En 2018, le futur garde des Sceaux jugeait aussi "ahurissant" que siffler une femme devienne une infraction pénale. "Ça coûte 90 balles ? Ça, ça doit être réglé par la bienséance, pas par la loi !", insistait-il sur CNews.

Aurélien Pradié revient aussi sur sa proposition de loi contre les violences conjugales adoptée en fin d'année et visant notamment à généraliser les bracelets anti-rapprochement contre les conjoints et ex violents. Le député LR reproche au gouvernement d'être "incapable de les déployer" et réclame un rendez-vous à la Chancellerie.

Depuis la mise en place du nouveau gouvernement, des manifestations féministes ont eu lieu et des tribunes se sont succédé pour s'indigner de la nomination au ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin, visé par des accusations de viol, ou dénoncer les propos passés d'Eric Dupond-Moretti.

Article original publié sur BFMTV.com