Violences conjugales : comment l'exécutif a pris conscience de l'urgence

Le 3 mars dernier, Julie Douib, 34 ans et mère de deux enfants, est tuée en Corse par son ex-conjoint. Elle avait porté plainte six fois contre lui dans les mois précédents. Quelques jours plus tard, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, convie les proches de la victime à Paris et annonce travailler à des "mesures d'urgence". Après le mouvement MeToo de 2017 contre les agressions et le harcèlement sexuels, le sujet des violences conjugales, "grande cause du quinquennat" selon ­Emmanuel Macron, va s'imposer dans le débat public.

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Depuis la première loi de 1994 reconnaissant la spécificité des violences au sein du couple, le sujet a fait l'objet de plusieurs textes, dont celui créant l'ordonnance de protection en 2010. Mais "aucun président de la République ni Premier ministre ne s'en était emparé", souligne Marlène Schiappa. L'exécutif est sous la pression des associations et de personnalités comme les comédiennes Muriel Robin et Éva Darlan, qui accusent l'État de "non-assistance à femmes en danger", alors que le nombre de féminicides est en hausse par rapport à 2018.

Un Grenelle annoncé par Schiappa et porté par Matignon

"Marlène Schiappa avait proposé d'organiser un Grenelle en sortie du grand débat, mais le Président avait considéré que ce n'était pas le bon moment", raconte un de ses proches. Finalement, le gouvernement décide de bouger avan...


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