Violences conjugales : « Il y a encore des policiers qui refusent de prendre les plaintes »

Ce mercredi est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Ce mercredi est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Pousser la porte d'un commissariat pour dénoncer un conjoint violent relève de « l'acte de bravoure », martèle Céline Marcovici, avocate à la cour de Paris et présidente de l'association Avocats, Femmes et Violences. « C'est un acte de refus (la femme se révolte contre son sort) et de grande humilité (elle accepte de s'en remettre à un tiers) », écrit-elle dans Madame, il fallait partir. Comment la justice achève les femmes victimes de violences conjugales (JC Lattès).

Si cette juriste militante invite les victimes à porter plainte pour mettre fin à leur calvaire (une hausse de 16 % des signalements concernant des violences conjugales a été enregistrée en 2019), elle dénonce le parcours du combattant qui en découle. Policiers parfois indélicats ou terriblement maladroits, voire culpabilisants (« C'est votre faute, pourquoi vous le faites revenir ? », « Pourquoi avoir autant attendu pour porter plainte ? »?), magistrats peu enclins à délivrer des ordonnances de protection (même si on note une légère augmentation), procureurs classant la majorité des plaintes sans suite? Pour Me Marcovici, déçue par le Grenelle des violences conjugales, il est plus qu'urgent de former tous les professionnels à l'accueil des victimes et de définir le phénomène d'emprise, une violence invisible.

Le Point : Lors du premier confinement, pendant lequel les violences conjugales se sont multipliées, vous aviez reçu de nombreux appels de victimes. Ont-elles porté plainte depuis ?

L'avo [...] Lire la suite