Publicité

Violences conjugales : Elsa Wolinski alerte sur les limites du 3919

Elsa Wolinski, présentatrice de l’émission Décomplexées, interpelle Marlène Schiappa sur les limites du numéro 3919, présenté par le gouvernement comme “vital” dans la lutte contre les violences conjugales.

Elsa Wolinski interpelle Marlène Schiappa au sujet des violences conjugales. Présentatrice de l’émission Décomplexées sur Yahoo, elle est également l’une des ambassadrices de l’association Putain de Guerrières, qui soutient les victimes de violences conjugales, notamment en tentant de leur apporter des solutions concrètes. Dans cette vidéo, Elsa Wolinski rappelle à la secrétaire d’État chargée des inégalités entre les femmes et les hommes les limites du numéro 3919.

Créé en janvier 2014, c’est le numéro national de référence pour l’écoute des femmes victimes de violence, géré par l’association Solidarité Femmes. Les écoutants qui y travaillent ont un triple rôle : écouter, orienter et informer. Mais le 3919 n’est en aucun cas un numéro d’urgence.

Une action limitée

Il n’est d’ailleurs pas ouvert 24h sur 24. La semaine, il est disponible de 9h à 22h. Le week-end et les jours fériés, le standard ferme à 18h. Une limite à laquelle Emmanuel Macron lui-même a été confronté, mardi 3 septembre, alors qu’il visitait incognito les locaux du centre d’appel. D’après les journalistes de Libération, seuls présents sur place avec l’AFP, le chef de l’État s’est demandé à plusieurs reprises pourquoi la ligne ne fonctionnait pas en continu.

En seulement deux heures de temps dans les locaux du standard téléphonique, le président de la République a également été témoin des limites d’action du 3919, comme le relate Libération. Une femme de 57 ans, victime de violences et menacée de mort par son mari, est allée demander de l’aide à la gendarmerie. Elle souhaitait qu’un officier l’accompagne à son domicile pour qu’elle récupère quelques affaires, mais il a refusé. L’écoutante du 3919 a conseillé la victime, parlé elle-même par téléphone au gendarme en question, tenté de le convaincre. En vain.

La communication du gouvernement mise en cause

Pour Anaïs Leleux, membre du comité de pilotage de Nous Toutes, le problème, c’est la communication du gouvernement autour de ce numéro. La vidéo de promotion décrit le 3919 comme un numéro “vital”, et incite à l’appeler “que vous soyez victime ou témoin” de violence.

“Si quelqu’un est en danger, il ne faut pas appeler le 3919, il faut appeler la police”, martèle Anaïs Leleux. “Les écoutantes sont formées pour accueillir la parole des victimes. Elles les conseillent, les redirigent. Mais ce n’est pas la police”, rappelle-t-elle, “elles n’ont pas les capacités juridiques ou matérielles d’arrêter un homme violent”.

Elle poursuit : “C’est très bien de faire la promotion du 3919, les écoutantes font un travail formidable”, mais il faut “une communication complémentaire, sur les codes de procédure pénale et auprès des victimes, en leur disant qu’on n’a pas le droit de leur refuser une plainte”.

Ce contenu peut également vous intéresser