Violences du 1er mai 2018: Alexandre Benalla rejugé en appel, quatre ans et demi après

Violences du 1er mai 2018: Alexandre Benalla rejugé en appel, quatre ans et demi après

4 ans et demi après, le contexte social reste tendu. Alexandre Benalla est jugé en appel à partir de ce vendredi pour des violences commises sur trois manifestants place de la Contrescarpe à Paris, le 1er mai 2018, alors qu'il était présent sur la manifestation comme observateur aux côtés des forces de l'ordre. Cette affaire a marqué le début des ennuis judiciaires pour l'ancien protégé d'Emmanuel Macron, ex-chargé de mission à l'Élysée.

Alexandre Benalla, condamné en première instance, ne sera pas présent cet après-midi à l'ouverture des débats, prévue à 13h30, devant la cour d'appel de Paris. Il a demandé un renvoi pour motif personnel et sera donc représenté par son avocate, Me Jacqueline Laffont. L'audience du jour sera alors consacrée à l'examen de cette demande de renvoi que la cour peut accepter ou rejeter.

Condamné à 3 ans de prison en première instance

Alexandre Benalla est accusé d'avoir molesté trois hommes et deux femmes en cherchant à les interpeller en marge de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris, coiffé d'un casque de la police, alors qu'il n'assistait au défilé qu'en tant qu'"observateur". Le "Benallagate" avait éclaté le 18 juillet 2018, après son identification par le journal Le Monde sur une vidéo où il brutalisait un couple place de la Contrescarpe.

En première instance, il avait écopé de trois ans de prison, dont un ferme, sous bracelet électronique, de l'interdiction d'occuper un emploi public pendant cinq ans et d'une interdiction de port d'arme pendant dix ans.

À l'audience, il avait nié la quasi-totalité des faits reprochés, affirmant avoir agi "par réflexe" citoyen, mais n'hésitant pas "à donner des explications absurdes et irresponsables", selon le jugement du tribunal correctionnel de Paris.

"Protéger l'ordre public"

Son acolyte Vincent Crase, à l'époque chargé de la sécurité au parti En Marche (aujourd'hui Renaissance), figurera lui aussi à nouveau sur le banc des prévenus pour "violences en réunion", "port prohibé" d'une matraque télescopique et "immixtion dans une fonction publique" pour avoir participé de façon illégale à l'interpellation de trois personnes. Il lui est aussi reproché d'avoir obligé l'une de ces personnes à effacer une vidéo prise avec son téléphone portable.

Ami de longue date d'Alexandre Benalla, cet ex-gendarme réserviste de 49 ans avait été condamné en première instance à deux ans de prison avec sursis et à une interdiction de port d'arme.

"Il a agi pour protéger l'ordre public et donc il sollicitera sa relaxe", a indiqué à l'AFP son avocat, Robin Binsard.

Les deux autres prévenus du premier procès n'ont pas fait appel. Il s'agit d'anciens fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, condamnés l'un à trois mois de prison avec sursis et l'autre à 5000 euros d'amende pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla le soir de la publication de l'article du Monde.

D'autres enquêtes en cours

La diffusion de cette vidéo avait déclenché l'affaire Benalla. Le trentenaire doit être rejugé en appel également pour "faux, usage de faux en écriture et usage public sans droit d'un insigne" pour avoir continué à voyager avec des passeports diplomatiques après son licenciement de l'Élysée. Il détenait aussi un passeport de service obtenu frauduleusement selon l'accusation. L'ancien proche collaborateur du président de la République se voit enfin reprocher d'avoir porté illégalement une arme de poing en 2017.

Alexandra Benalla fait par ailleurs l'objet de trois autres enquêtes préliminaires. L'une porte sur son rôle dans la signature de contrats avec des oligarques russes alors qu'il était en poste à l'Elysée. Une autre, ouverte en février 2019 pour "entrave à la manifestation de la vérité", vise à déterminer si Alexandre Benalla a dissimulé des preuves dans le cadre de l'enquête sur les violences du 1er mai 2018, notamment deux coffres-forts.

Enfin, la troisième, lancée en avril 2019, porte sur des soupçons de "faux témoignages" d'Alexandre Benalle et Vincent Crase devant la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire.

Article original publié sur BFMTV.com