La non-violence face au monde en conflit
Chaque année, le 2 octobre, est célébrée la Journée internationale de la non-violence. Comment définir la non-violence et quels en sont les mouvements passés et actuels ? Entretien avec Chloé Maurel, docteure en histoire, spécialiste de l’ONU et auteure de Les Grands Discours à l’ONU (2024).
RFI : La Journée internationale de la non-violence est célébrée le 2 octobre, jour anniversaire de la naissance de Mahatma Gandhi. Pour quelle raison l’ONU a-t-elle souhaité créer cette journée par une résolution datant de 2007 ?
Chloé Maurel : En 2007, le monde est dans une période de graves conflits, avec la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et en Irak, à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Le président américain, qui est alors le républicain George W. Bush, est très belliqueux et manichéen, avec sa rhétorique de « l’axe du mal », désignant des pays ennemis. C’est dans ce contexte que l’ONU, organisation internationale universelle visant à œuvrer pour la paix et la démocratie dans le monde, a lancé la « Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde » (2001-2010), à la suite de l’appel de tous les Prix Nobel de la paix vivants en ce sens le 10 novembre 1998. Ainsi, en 2007, au cours de cette « Décennie de la non-violence », l’ONU a créé cette « Journée internationale de la non-violence », pour favoriser les manières de penser pacifiques, et le règlement des conflits par la négociation et non pas par la force et la guerre.
Comment peut-on définir la non-violence ?