Vingt pays envisagent plus de sanctions contre la Corée du Nord

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les représentants de 20 pays réunis mardi à Vancouver ont décidé pour étudier la possibilité d'imposer des sanctions unilatérales contre la Corée du Nord qui iraient plus loin que celles demandées par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. /Photo d'archives/REUTERS/Kim Hong-Ji

par David Brunnstrom et David Ljunggren

VANCOUVER (Reuters) - Les représentants de 20 pays réunis mardi à Vancouver ont décidé d'étudier la possibilité de renforcer les sanctions contre la Corée du Nord pour la contraindre à abandonner son programme d'armement nucléaire.

Parallèlement, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a menacé le régime communiste nord-coréen de déclencher une riposte militaire s'il ne choisissait pas la voie de la négociation.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est jusqu'à présent montré inflexible sur la poursuite de ses programmes nucléaire et balistique, malgré plusieurs durcissements des sanctions internationales par les Nations unies, ce qui a fait craindre une nouvelle guerre dans la péninsule coréenne.

La réunion de mardi, coorganisée par les Etats-Unis et le Canada, regroupait tous les pays ayant soutenu la Corée du Sud lors de la guerre de Corée (1950-1953) avec, à l'ordre du jour, les moyens de faire pression sur Kim Jong-un.

Les participants disent aussi dans le communiqué final avoir également décidé de soutenir le dialogue entre les deux Corées "dans l'espoir que cela débouche sur une détente durable".

Certains responsables américains ont fait état d'un débat en cours au sein de l'administration Trump sur le fait de donner ou pas plus de poids à l'étude d'une option militaire contre la Corée du Nord avec peut-être une frappe préventive contre un site nord-coréen.

Rex Tillerson a écarté une question sur ce genre de frappe "sanglante". "Je ne vais pas faire de commentaires sur les questions qui doivent encore être tranchées au sein du Conseil de sécurité nationale ou par le président", a déclaré le secrétaire d'Etat lors de la conférence de presse de clôture.

CHOISIR LA BONNE DÉCISION

Il a toutefois estimé que la menace constituée par la Corée du Nord se renforçait.

"Nous devons être tous très posés et lucides sur la situation actuelle (...). Nous devons reconnaître que la menace augmente et que si la Corée du Nord ne choisit pas le chemin de l'engagement, de la discussion, de la négociation, alors elle déclenchera elle-même une option", a déclaré Rex Tillerson.

"Notre approche, en ce qui concerne le fait de voir la Corée du Nord choisir la bonne décision, est de lui présenter ce qui est le meilleur choix - les discussions sont la meilleure option, (de sorte) que quand elle regardera la situation militaire, ce ne sera pas une bonne issue pour elle", a ajouté le secrétaire d'Etat.

A la réunion de Vancouver, les représentants des 20 pays se sont engagés à faire en sorte que les sanctions des Nations unies déjà votées soient totalement mises en oeuvre. Dans un communiqué commun, les participants disent avoir décidé "de prendre des mesures pour imposer des sanctions unilatérales et de nouvelles actions diplomatiques qui aillent au-delà de celles requises par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies". Ils n'ont pas donné de précisions.

Rex Tillerson a demandé que tous les pays travaillent ensemble pour faire en sorte que les navires qui voudraient contourner les sanctions ne puissent pas le faire.

Il a également dit qu'il devait y avoir de "nouvelles conséquences" pour la Corée du Nord "si une nouvelle agression devait se produire".

Les participants à la réunion ont également dit que la Russie et la Chine, qui n'étaient pas présentes, devaient néanmoins appliquer les résolutions des Nations unies en totalité.

La Chine, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lu Kang, a estimé mercredi qu'une mentalité de guerre froide avait été à l'oeuvre à la réunion de Vancouver et que cela ne faisait que nuire à un règlement de la crise nord-coréenne.

(David Ljunggren, avec Philip Wen à Pékin; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Eric Faye)