Vingt-cinq ans après les débuts de “Big Brother”, la télé-réalité reste une spécialité néerlandaise
“Et si on enfermait un groupe de personnes pendant cent jours, dans un bâtiment conçu spécialement, et à la fin le gagnant gagnerait 250 000 florins [112 500 euros] ? Si en 2024 cette idée ne paraît plus ni choquante ni révolutionnaire, en 1999 elle a donné lieu à l’un des plus gros phénomènes de l’histoire récente de la télévision”, nous rappelle De Volkskrant, qui consacre la une de sa partie magazine aux 25 ans de ce tournant.
Le 16 septembre 1999, le premier épisode de Big Brother apparaissait sur les écrans néerlandais. “Au départ, l’opération menace de virer au flop”, les téléspectateurs ne trouvent pas d’intérêt à ce premier format de télé-réalité. “Mais tout a changé lorsque deux participants, Sabine et Bart, ont couché ensemble, se souvient le journal. Soudain, un phénomène télévisuel était né : on avait désormais un accès sans entrave aux aspects les plus personnels de la vie humaine. En bien ou en mal, tout le monde en a parlé, et Big Brother est devenu la ‘mère de toutes les émissions de téléréalité’.”
Comme le rappelle The Guardian, il y a eu des précurseurs aux États-Unis : The Real World à partir de 1992, et même An American Family en… 1973. Mais le premier suivait les faits et gestes d’une famille existante. Quant au second, s’il avait sélectionné des colocataires sur la base d’un casting, ceux-ci n’étaient pas confinés pendant la durée de l’émission. “Ce qui distingue Big Brother des initiatives antérieures, c’est son concept presque sardonique”, analyse De Volkskrant :
“Que se passerait-il si on suivait des personnes banales 24 heures sur 24 tandis qu’elles s’adonnent à des activités sans importance particulière, de telle sorte que la tension va forcément s’accumuler ?”
Un certain libéralisme en matière de mœurs
Big Brother s’est imposé comme un modèle qui s’est exporté dans 60 pays à travers le monde – aux États-Unis, il en est à sa 26e saison – et a trouvé toutes sortes de déclinaisons, dont Loft Story en France. Ce faisant, il a permis à sa société mère, Endemol, et plus largement au pays, de s’imposer “parmi les grands exportateurs de formats télévisuels”, souligne le quotidien néerlandais, rappelant que le groupe de production est notamment à l’origine de The Voice, “qui a été vendu à plus de 150 pays.”
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