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Vincent Lambert, otage d’une histoire de famille

L'hôpital Sébastopol, à Reims, le 16 janvier.

Les proches du patient se déchirent sur son sort. Rachel, sa femme, a fait appel hier devant le Conseil d’Etat de la décision qui a interdit l’arrêt du coma.

«Le laisser partir est un geste d’amour» : c’est ce qu’a répété, hier, Rachel Lambert en annonçant son intention de faire appel devant le Conseil d’Etat de la décision de la justice administrative d’interdire «l’arrêt du maintien en vie artificielle» de son mari dans le coma depuis 2008. Le 16 janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait ordonné au CHU de Reims de poursuivre l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert.

Sur le lit qu’il occupe au quatrième étage de l’hôpital, il tremble, grogne, gémit, le ventre percé des sondes qui le nourrissent. Parfois il se laisse même tomber. «Il n’y a pas une semaine où son corps ne montre des signes de souffrance et de renoncement, raconte son médecin, Eric Kariger. Vincent ne peut pas parler, mais son corps sait nous dire qu’il n’en peut plus.» «Il montre ce qu’il veut, à sa manière… Même quand ils n’ont plus de pouvoir, les gens le montrent, s’ils n’ont plus le désir de vivre», continue Marie-Geneviève Lambert, l’une de ses demi-sœurs.

Méandres. Selon la décision du tribunal administratif - donnant raison à ses parents, Pierre et Viviane Lambert, ainsi qu’à sa sœur Anne -, ce tétraplégique de 38 ans, dans le coma artificiel depuis 2008, ne bénéficiera pas de «l’euthanasie passive» décidée par six médecins sur sept rassemblés par le Dr Kariger, avec l’accord de son épouse, Rachel Lambert - qui n’a pas souhaité répondre à Libération - et de six de ses huit frères et sœurs.

Si ses yeux peuvent s’ouvrir, cligner ou pleurer, Vincent Lambert est en «état pauci-relationnel», ou «état de conscience minimale» ; c’est-à-dire totalement dépendant et incapable d’une quelconque relation avec autrui. Prise en avril, la décision des médecins d’arrêter les soins avait déjà été remise en cause par un premier jugement en mai. En dix mois, brouillé (...)

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