Vincent Jeanbrun : « L’insurrection peut repartir à tout moment »
En juin dernier, Vincent Jeanbrun est devenu, malgré lui, l'un des visages des émeutes. L'attaque de son domicile par des émeutiers armés d'une voiture-bélier a marqué les esprits. « Ce sera le sursaut ou le chaos », alertait alors le maire de L'Haÿ-les-Roses dans un grand entretien au Point.
Aujourd'hui, alors que la Première ministre, Élisabeth Borne, vient de présenter un plan antiémeute, il salue les annonces « louables » du gouvernement mais assure que « le temps presse ». « Le feu est éteint, mais les braises sont encore fumantes », alerte-t-il. L'élu, qui estime que « rien n'a été réglé en profondeur », met enfin en avant ses propositions.
Le Point : Le plan antiémeute présenté ce jeudi par Élisabeth Borne vous paraît-il être à la hauteur ?
Vincent Jeanbrun : C'est un point de départ. Pas une ligne d'arrivée. Je pense que, dans l'ensemble, les intentions sont bonnes. Je salue d'ailleurs l'esprit de concertation qui a prévalu. Néanmoins, je regrette simplement que certaines propositions ne soient pas assez connectées aux réalités de terrain que nous vivons. D'ailleurs, s'il est important de muscler notre arsenal, il est surtout urgent de faire appliquer les lois qui existent déjà. Sur les polices municipales, je me félicite que le gouvernement reprenne la proposition que j'ai formulée lors du Conseil national de la refondation [qui a eu lieu à Matignon le 5 octobre, NDLR] de confier davantage de prérogatives aux polices municipales. Dans notre pays, on [...] Lire la suite