Villepin, Raffarin, Valls... Quel ancien Premier ministre coûte le plus cher à la France ?

Sur l’ensemble de l’année 2023, les anciens Premiers ministres ont pu se faire rembourser la somme d’1,23 million d’euros par l’État. Dans le lot, certains sont clairement plus cigales que fourmis.

Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin en 2005 (Crédit :JOEL SAGET / AFP)
Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin en 2005 (Crédit :JOEL SAGET / AFP)

Voiture avec chauffeur, garde du corps pour leur sécurité, indemnité de départ au moment de faire leurs cartons…. Les Premiers ministres jouissent d’un certain nombre d’avantages pendant les dix ans qui suivent leur départ de Matignon et même après. Visiblement, certains ex-Premier ministres ne seraient pas très regardants sur leur train de vie après avoir quitté leurs fonctions. Dans une note inscrite au projet de loi de Finances et repérée par Politico, la députée Droite Républicaine Marie-Christine Dalloz appelle les anciens locataires de Matignon "à être davantage mesurés dans leurs dépenses par souci d’exemplarité au regard de la situation financière de la France".

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Politico rapporte qu’en 2023, les 11 anciens chefs du gouvernement ont coûté 1,23 million d’euros à la France, un montant en hausse de 27% par rapport à l’année précédente. "Un ou deux [sont] particulièrement concernés, d’autant qu’ils vont souvent faire des commentaires sur les plateaux télévisés", poursuit la parlementaire.

Cette pique vise sans aucun doute Dominique de Villepin. Celui qui fut le dernier Premier ministre de Jacques Chirac de 2005 à 2007 s’est montré le plus dépensier en 2023. Selon Politico, l’État a pris à sa charge 197 539 euros de ses dépenses, dont 191 252 euros pour ses frais de personnel et 6 287 euros en frais automobiles. Son prédécesseur Jean-Pierre Raffarin (2002-2005) a coûté, lui, 167 467 euros aux contribuables l’année dernière. Cette figure de la droite française devance un visage emblématique de la gauche des années 90 et 2000 : Lionel Jospin. Appelé à cohabiter avec Jacques Chirac de 1997 à 2002, l’ex-Premier ministre socialiste affiche une note de frais à hauteur de 162 012 euros pour 2023. Quatrième, Manuel Valls (2014-2016) dépasse lui aussi largement la barre symbolique des 100 000 euros comme François Fillon (2007-2012), Bernard Cazeneuve (2016-2017) et Édouard Balladur (1993-1995).

De tous ceux ayant vécu "l’enfer de Matignon", Jean Castex (2020-2022) est de très loin le plus raisonnable puisqu’il "n’affiche aucune dépense de personnel et la plus petite enveloppe de dépenses automobiles, à 3 607 euros". Pour Édith Cresson (1991-1992), Alain Juppé (1995-1997) et Jean-Marc Ayrault (2012-2014), l’enveloppe remboursée oscille entre 64 052 euros et 83 546 euros. Gabriel Attal et Élisabeth Borne, tous deux nommés en 2023, ne figurent pas dans ce décompte. Pas plus que Laurent Fabius et Édouard Philippe qui occupent tous les deux un mandat ou une fonction publique (maire du Havre et président du Conseil constitutionnel) et ne peuvent donc pas profiter des privilèges. Pour le moment.