La ville de Nancy retire une plaque en hommage à l'Abbé Pierre

La ville de Nancy a annoncé ce lundi 9 septembre le retrait d'une plaque commémorative, posée sept mois plus tôt, en hommage à l'Abbé Pierre, après la publication de nombreux témoignages accusant l'ancien prêtre de violences sexuelles.

"Compte tenu de ces graves révélations, la municipalité de Nancy a donc décidé du retrait définitif de la plaque en la mémoire de l'Abbé Pierre", écrit dans un communiqué la ville dirigée par le socialiste Mathieu Klein.

La plaque avait été apposée au lieu où l'Abbé Pierre, député de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951 pour le Mouvement républicain populaire (MRP) démocrate-chrétien, tenait sa permanence parlementaire.

Mort en 2007, l'Abbé Pierre, Henri Grouès de son vrai nom, fut longtemps la personnalité préférée des Français pour son engagement sans relâche contre le mal-logement.

Des témoignages accablants

Son image est gravement ternie depuis la publication cet été, en deux temps, de témoignages accablants. Au total, 24 femmes l'accusent de violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000, selon les rapports du cabinet Egaé commandés par les associations du mouvement Emmaüs qu'il a fondé.

Certains témoignages décrivent des faits pouvant s'apparenter à des viols, ou concernent des mineures.

La Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés a dans la foulée annoncé qu'elle allait changer de nom, et Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre à Esteville (Seine-Maritime).

"La parole des victimes, femmes et enfants, doit être prioritairement entendue, respectée et soutenue. Le décès de l'Abbé Pierre et l'ancienneté des faits rapportés ne sauraient contrevenir à l'établissement de la vérité", justifie la ville de Nancy.

Article original publié sur BFMTV.com