Dans cette ville indonésienne, les cours commencent à 5 h 30 du matin

“Une minute de retard sera réprimandée”, confie à Koran Tempo une professeure d’un lycée technique de Kupang qui préfère garder l’anonymat. Comme tous les enseignants des établissements secondaires de la capitale provinciale des petites îles de la Sonde, cette jeune femme doit commencer ses cours à 5 h 30 du matin devant une classe aussi mal réveillée qu’elle.

Ce nouvel horaire est imposé depuis le 27 février par le gouverneur de la province, Viktor Bungtilu Laiskodat. Selon cet élu local, pourvu d’importants pouvoirs grâce à l’autonomie régionale mise en place depuis la démocratisation de l’Indonésie, en 1999, “ces nouvelles règles visent à améliorer la discipline des élèves, l’éthique du travail et la productivité de la province”.

Le quotidien rapporte que le Bureau provincial de l’éducation et de la culture a placé des surveillants dans chaque classe pour s’assurer qu’enseignants et élèves arrivent bien à l’heure. La professeure interrogée par Koran Tempo ajoute : “Si nous critiquons cette politique, les surveillants noteront nos noms et nous serons menacés d’être mutés dans un établissement scolaire sur une île éloignée.”

Ni petit-déjeuner ni transports publics

Contacté par Koran Tempo, le médiateur de l’agence locale de défenseurs des droits (Ombudsman), Darius Beda Daton, dit avoir reçu de nombreuses plaintes de parents et d’enseignants, qui n’ont pas été invités à donner leur avis :

“Ils se plaignent de ce que les jeunes doivent partir de chez eux à 4 heures du matin sans avoir le temps de prendre leur petit-déjeuner. Certains sont forcés de se rendre à pied au lycée car les transports publics ne fonctionnent pas encore à cette heure matinale. Il fait encore nuit, ce qui menace leur sécurité.”

Satriwan Salim, coordinateur de l’Association de l’éducation nationale et des professeurs, confirme ces plaintes multiples et dit ne pas voir de rapport entre ce nouvel horaire matinal et l’objectif affiché par le gouverneur d’augmenter l’indice de développement humain. Selon lui, “le gouverneur ferait mieux de réparer les 47 800 écoles délabrées de sa province et de nourrir ses citoyens, dont le taux de malnutrition s’élève à 37,8 %”.

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