Viktor Orban : “Nous décidons nous-mêmes avec qui nous commerçons”
“Le premier et plus important principe de la neutralité économique, c’est que nous décidons nous-mêmes avec qui nous commerçons. Pas à travers d’autres centres de pouvoir.”
Viktor Orban
Premier ministre de la Hongrie
Mercredi 25 septembre, à Budapest, Viktor Orban a prôné la “neutralité économique” de la Hongrie, énonçant quatre préceptes : “Nous décidons nous-mêmes avec qui nous commerçons, nous traitons avec celui qui vaut le plus la peine, nous négocions selon nos propres valeurs [et] nous nous informons vers tous les points cardinaux”, rapporte la radiotélévision publique MTVA.
Le Premier ministre hongrois dénonce un retour de l’Occident “à la logique de guerre froide”, relève le site Mandiner. Selon lui, “Washington et Bruxelles essaient de ressusciter le XXe siècle”, alors que l’Europe “aurait plutôt besoin de bon sens”. La Hongrie, de son côté, gagnerait à être “présente tout aussi bien sur le marché financier londonien que sur les marchés financiers japonais, chinois et arabe”.
“Nous n’avons pas d’autre possibilité”, abonde le quotidien conservateur Magyar Nemzet. “N’attendons pas de tomber au fond du gouffre, mais agissons et essayons de conclure des marchés dignes avec tous les acteurs envisageables qui en valent la peine”, exhorte le journal proche du pouvoir. Faute de quoi, “les industries asiatique et américaine enfonceront l’Europe, et nous ne serons pas les moteurs des évolutions de l’économie mondiale, nous les subirons”.
“Nous pouvons nous préparer au ‘Huxit’”
“Si Orban est sérieux à propos de la ‘neutralité économique’, alors nous pouvons nous préparer au ‘Huxit’ [sortie de la Hongrie de l’Union européenne]”, rétorque l’hebdomadaire HVG, dénonçant une “fiction”. La Hongrie “n’est pas une sorte d’île indépendante, mais une partie du système d’alliance occidental et de l’alliance d’États nommée Union européenne”, insiste le magazine libéral. La stratégie d’Orban est “irréalisable en dehors de l’UE”, et la Hongrie “n’a pas de vie en hors de l’UE”, assène HVG.
Avec son “grand plan”, Viktor Orban “ne propose rien de nouveau” et “impute les soucis de l’économie magyare au manque de compétitivité européen”, grince le site spécialisé Mfor. La “neutralité de financement” prônée par le Premier ministre “signifie que l’exécutif aimerait emprunter au Qatar et à la Chine”. Quant à la “neutralité des investissements”, résume Mfor, elle “signifie que n’importe qui peut investir en Hongrie, et ce peu importe qu’il s’agisse d’une dictature ou d’une démocratie”.
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