Le vignoble antique en Gaule

Stèle, amphore, serpe, pelle, houe et meule des Ie et IIe siècle.
Stèle, amphore, serpe, pelle, houe et meule des Ie et IIe siècle.

La fouille systématique du sol avant la mise en route de grands chantiers de construction (autoroutes, zones d'activités, lignes ferroviaires) n'en finit pas de livrer des découvertes sur la Gaule, notamment sur le vin antique. Appuyée par des progrès méthodologiques et scientifiques, l'archéobotanique mène l'enquête, en détective d'une histoire écrite jusque-là par les vainqueurs. Elle inspecte jusqu'au plus petit grain calciné ou retrouvé gorgé d'eau, anaérobie, au fond d'un puits. Au gré de fouilles certes aléatoires, mais incessantes, le monde du vin y puise des connaissances élargies. Les prémices d'une viticulture sont esquissées. Son extension parmi les peuples celtes, ses cépages se précisent. Une autre histoire des civilisations – le terme de sociétés est aujourd'hui préféré – se dessine sous nos yeux, bousculant un certain récit national.

Pour faire parler les moindres résidus de vigne (pollens, racines, charbons de bois, grains de raisin) tous les moyens sont bons pour l'archéobotaniste. Carpologie, anthracologie, palynologie déterminent si les raisins ont été simplement consommés ou pressés, donc vinifiés. Nouveau bond en avant, la morphométrie qui analyse les contours du raisin, et la paléogénomique, qui scrute l'ADN ancien conservé dans les pépins, distinguent vignes sauvages et cultivées. Plus encore, elles approchent des variétés antiques. La précocité de la viticulture dans la Gaule méridionale, les modalités de son extension après la conqu [...] Lire la suite