Publicité

Vif argentin

Nahuel Pérez Biscayart Polyglotte harmonieux et vagabond satellisé, l’acteur sud-américain, séropo dans «120 BPM», revient en gueule cassée dans «Au revoir là-haut».

On a rendez-vous dans le XVIIe arrondissement. Déniché pour un tournage, inscrit aux monuments historiques, l’ancien hôtel particulier abrite la société de prod d’Albert Dupontel. Dans ce décor qui tient du musée et de la scène de théâtre, la promo se vit entre vitraux à fleurs de lys, boiseries dorées sur tranche et hauts plafonds de réception. Masques et costumes sont là, conversant silencieusement. Sur le mur dévolu au casting, un Post-it «confirmé» rehausse de rose la photo de Nahuel Pérez Biscayart qui, dans Au revoir là-haut, campe un invalide de guerre quasi mutique d’après 14-18.

Visage menu planté de poils follets, globes azurés et carrure inversement proportionnelle à sa présence, l’homme débarque du Brésil et repart le lendemain pour la Roumanie, Los Angeles, le Mexique, Séoul… Satellisé par le succès planétaire de 120 Battements par minute, où il incarne un séropo militant d’Act Up, il nous promet du jet-lag à yeux mi-clos et une élocution ralentie. On se retrouve devant un esprit vif-argent, très articulé et largement teinté d’autodérision. En dehors de son pull marine et de quelques bouclettes en bataille, nulle trace de naufrage. Le photographe le plonge dans une baignoire avant de le réinventer en pirate de cage d’escalier, un torchon rouge sur l’œil. Derrière lui, la peinture cède par plaques. «En écho» à son état actuel, sourit-il.

La famille fait partie de la classe moyenne. Après des études d’archi et de psycho, le père collectionne les métiers et finit dans les instruments de mesure. La mère, psychanalyste, suture les affects. Un job aussi répandu en Argentine, nous dit l’acteur, que celui d’épicier. Sans doute une histoire d’étals et d’étalage… Le trentenaire ne déroge pas à la règle, lui aussi a chuchoté à l’oreille capitonnée d’un thérapeute, même s’il avoue que circonvolutions psy (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Le réalisateur James Toback accusé de harcèlement sexuel par 38 femmes
Jeff Goldblum, savant doux
Michael Mann : «Les émotions les plus puissantes ne passent pas par le langage»
Nouvelle enquête, mea culpa de Tarantino : où en est l'affaire Weinstein ?
«Elle était dépourvue de tout narcissisme»