Vie chère en Martinique : un des leaders du mouvement de protestation arrêté à Fort-de-France
Depuis début septembre, un collectif citoyen a lancé des actions contre la vie chère sur l’île, où les produits alimentaires sont jusqu’à 40 % plus onéreux qu’en Hexagone.
MARTINIQUE - Malgré la signature d’un accord sur la vie chère, le mouvement de protestation continue sur l’île des Antilles. Mardi 12 novembre au soir, une des figures du mouvement contre la vie chère martiniquais, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro caribéens (RPPRAC), a été interpellé, a appris l’AFP du parquet. La Martinique est en proie à des affrontements et des violences depuis le début des contestations en septembre.
Vie chère en Martinique : 15 ans après, ce qu’enseigne le précédent de 2009
Rodrigue Petitot, dit « le R », a été placé en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l’île à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon la même source.
Lundi soir, Rodrigue Petitot s’était introduit en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier, à Fort-de-France. Une intrusion dont le but était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique. C’est le préfet de la Martinique, Jean Christophe Bouvier, qui s’est opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans la résidence.
« Quatre individus, emmenés par Rodrigue PETITOT, ont forcé le cordon de sécurité qui protégeait le portail d’entrée de la résidence préfectorale, domicile du préfet, alors que celui-ci recevait les élus de l’île à l’occasion de la venue en Martinique du ministre chargé des outre-mer. », a affirmé la préfecture, relayée par Martinique La 1re. Un comportement jugé « inacceptable, inimaginable, intolérable » par le préfet de l’île.
Des manifestants exigent sa libération
« Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre », a de son côté réagi mardi soir la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.
Après l’annonce de l’interpellation de Rodrigue Petitot, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération, a pu constater mardi vers 20 h 30 un journaliste de l’AFP. D’après la Régie des Transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier de Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot a affirmé résider. La régie a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.
Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, le ministre des Outre-Mer s’est dit « disposé à rencontrer tout le monde » sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, rentrés lundi dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.
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