La vie brisée de Maureen Kearney, syndicaliste chez Areva

Dans «La Syndicaliste» (éd. Stock), Caroline Michel-Aguirre raconte le calvaire vécu par Maureen Kearney, syndicaliste d'Areva engagée dans un terrible bras de fer.

«Elle croyait qu’elle pouvait changer le monde ! (…) Si elle avait su le prix, elle ne se serait jamais lancée dans le syndicalisme», écrit la journaliste de «L’Obs» à propos de Maureen Kearney, une ancienne élue CFDT d’Areva, qui enseignait l'anglais aux cadres de l'entreprise. En 2012, cette Irlandaise devenue secrétaire du comité de groupe européen apprend qu’EDF, l'ennemi d'Areva, poursuit des négociations secrètes avec un concurrent chinois qui entraîneraient un transfert des technologies du groupe nucléaire. L’indépendance du nucléaire français serait ainsi mise en danger, et avec elle des milliers d’emplois.

De toutes ses forces, malgré les pressions et les surveillances, celle qui est restée proche de son ancienne patronne Anne Lauvergeon, s’y oppose. Maureen Kearney alerte tous ces hommes politiques socialistes qu’elle connaît bien et qui viennent d’accéder au pouvoir, et s’engage «dans un bras de fer dont elle ne voit plus l’issue». Jusqu’à ce qu’un jour de décembre, elle soit retrouvée ligotée à une chaise dans sa maison des Yvelines, son ventre scarifié d’un A, le manche d’un couteau dans le vagin. Ce récit bien mené livre, à travers la relation qu’ils entretiennent avec cette femme, des portraits de ministres et de PDG de l'époque (Arnaud Montebourg, Bernard Cazeneuve, Henri Proglio, Luc Oursel...) qui apparaissent pour certains effrayants de cynisme.

La victime se retrouve sur le banc des accusés

Après le combat syndical, Maureen Kearney se retrouve à en mener un autre, plus intime, contre des enquêteurs qui se sont persuadés qu’elle avait inventé cette agression sordide. En l'absence de preuve formelle, la victime se retrouve sur le banc des accusés. Elle n'obtiendra que l'an dernier la levée de sa(...)


Lire la suite sur Paris Match