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La Française enlevée au Yémen apparaît dans une vidéo

Manifestation à Sanaa pour la libération d'Isabelle Prime et de la traductrice qui l'accompagnait lors de son enlèvement Shereen Makawi. La France a authentifié une vidéo dans laquelle la Française appelle François Hollande à oeuvrer en faveur de sa libération. /Photo prise le 9 mars 2015/REUTERS/Khaled Abdullah

PARIS (Reuters) - La France a annoncé lundi avoir authentifié une vidéo dans laquelle la Française Isabelle Prime, enlevée en février au Yémen, appelle François Hollande à oeuvrer en faveur de sa libération. "Tous les services de l’État compétents sont mobilisés pour obtenir la libération de notre compatriote", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. "Ils agissent, à cette fin, dans la discrétion et avec détermination." Dans la vidéo de 21 secondes mise en ligne le 4 mai dernier sur YouTube, la jeune femme, vêtue de noir, apparaît à genoux le visage fatigué et s'adresse en anglais au chef de l'Etat français et au président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi. "M. Hollande et M. Hadi, je m'appelle Isabelle, j'ai été enlevée il y a dix semaines au Yémen, à Sanaa. S'il vous plait, ramenez-moi en France rapidement parce que je suis vraiment, vraiment fatiguée", dit-elle. "J'ai tenté plusieurs fois de me suicider parce que je sais que vous n'allez pas coopérer et je le comprends parfaitement". Isabelle Prime, consultante pour le Fonds social pour le développement, un organisme yéménite, a été enlevée avec son interprète le 24 février par des hommes armés dans le centre de Sanaa alors qu'elle se rendait à son travail. En mars, des sources tribales avaient annoncé sa libération, une information démentie par la suite par les autorités françaises. Son interprète a été libérée fin mars. Le Yémen est plongé dans le chaos depuis le départ en janvier du président Abd-Rabbou Mansour Hadi sous la pression des miliciens chiites Houthis qui ont pris le contrôle de la capitale en septembre dernier. Face au vide du pouvoir qui fait craindre la montée en puissance d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) dans le pays, plusieurs pays occidentaux ont fermé leurs représentations diplomatiques. L'Arabie saoudite mène de son côté depuis le 26 mars avec d'autres pays arabes des raids aériens contre les positions des Houthis, qu'elle estime soutenus par l'Iran. (Marine Pennetier et John Irish, avec Yara Bayoumy au Caire, édité par Yves Clarisse)