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Une victoire du ‘oui’ en Ecosse : le cauchemar non officiel de Washington

Le projet d’indépendance de l’Ecosse semble anecdotique aux Etats-Unis. Barack Obama a déjà fait part de sa préférence pour le maintien au sein du Royaume-Uni, le département d’Etat a réitéré cette position cette semaine. Mais il semblerait qu’en coulisse, une victoire du ‘oui’ aurait des conséquences politiques graves pour Washington. “Nous avons un intérêt évident à à ce que l’un de nos alliés les plus proches, le Royaume-Uni, reste un partenaire fort, robuste, uni et efficace souligne Marie Harf, porte-parole du département d’Etat. Mais évidemment, ces décisions doivent être prises par la population écossaise.” Si le ‘oui’ l’emporte, le Parti national écossais a d’ores et déjà annoncé que les quatre sous-marins nucléaires britanniques et leurs missiles Trident devraient quitter l’Ecosse. Depuis 1990, c’est le le principal facteur de dissuasion du Royaume-Uni contre une attaque nucléaire. “La question Trident a des répercussions directes sur ​​la sécurité des États-Unis et sur ​​le rôle que joue le Royaume-Uni en matière de sécurité globale à l’Ouest, au sein de l’OTAN et pour la dissuasion nucléaire explique Jeremy Shapiro de la Brookings Institution. Il s’agit donc d’un intérêt particulier. Il y a des problèmes techniques spécifiques qui devront être résolus et dans lesquels les États-Unis ont évidemment un intérêt direct”. Washington s’inquièterait plus largement d’un affaiblissement du Royaume-Uni sur la scène internationale et du maintien de son droit de véto au conseil de sécurité de l’Onu. “Si les Ecossais votent ‘oui’ jeudi prochain, l’administration Obama acceptera à contre coeur le résultat affirme notre correspondant à Washington Stefan Grobe. C’est comme voir deux de ses amis les plus proches divorcer. Avancer sera douloureux et le début d’une autre histoire”.