Turquie : prise d’otage sans survivant dans un palais de justice

Ce mardi à Istanbul, deux militants d’extrême-gauche ont retenu en otage pendant plusieurs heures un magistrat chargé de l’enquête sur la mort emblématique d’un adolescent pendant le mouvement de contestation de juin 2013. Ils voulaient que la police reconnaisse sa responsabilité dans la mort d’Erkin Belvan, décédé après neuf mois de coma. Le procureur a reçu trois balles dans la tête, et deux dans le corps. “Nous avons fait tout ce que nous pouvions et nous l’avons emmené en chirurgie. Malgré toutes nos tentatives, il est mort en martyr”, affirme Cavlan Ciftci, de l’hôpital Florence Nightingale, où il a été transporté. Les forces spéciales seraient intervenues après avoir entendu des coups de feu dans le bureau du procureur, après six heures de statu quo. Les deux militants d’extrême gauche ont été abattus. Le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple, qui a revendiqué cette prise d’otage est classé comme organisation terroriste. “Les preneurs d’otage ont été tués et ce drame s’est terminé dans le sang. Mais des questions subsistent : comment ces hommes ont fait rentrer l’arme dans le palais de justice ? La police pouvait-elle résoudre le problème par des négociations ?” souligne Bora Bayraktar, notre correspondant à Istanbul.