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Liban : les manifestants “anti-ordures” évacués par la force

Leur occupation du ministère de l’Environnement n’aura duré que quelques heures. Ces étudiants libanais ont tous été évacués en début de soirée par la police, non sans quelques heurts. Ils protestaient contre la gestion par le gouvernement de la crise des ordures, qui s’amoncellent dans les rues de Beyrouth depuis le mois de juillet. Certains, comme Nada Zaarour, députée écologiste, ont dénoncé l’occupation : “Nous refusons de prendre les institutions en otage. Nous n’acceptons pas que quiconque en prenne le contrôle, c’est inacceptable ! Notre cause est purement environnementale!” A la demande de démission formulée par les manifestants, le ministre a répondu par une invitation à négocier – invitation rejetée par les protestataires. Dès lors, la police anti-émeute est entrée dans le bâtiment et l’a fait évacuer. Un manifestant : “D’abord ils ont coupé l‘électricité, ensuite l’eau, l’air conditionné, et sont entrés. Nous leur avons dit que nous sortirions sans violence mais ils nous ont frappé alors que nous descendions les escaliers, sans raison”! La campagne de protestation a commencé avec le début de cette crise provoquée à la mi-juillet par la fermeture de la plus grande décharge du Liban et l’amoncellement des déchets dans les rues. Mais au delà de la gestion de ce dossier, c’est la corruption et l‘égoïsme des politiciens libanais que la jeunesse dénonce. Les députés, sans aucun scrutin populaire, ont prorogé leur mandat deux fois depuis 2009 et se sont montrés incapables d‘élire un président, poste vacant depuis un an et demi.