Le Nigeria et le spectre des violences politiques

Le Nigeria attend, fébrile, les résultats des élections présidentielle et législatives. Des résultats retardés car des milliers de Nigérians ont du retourner voter ce dimanche, suite à des problèmes techniques dans leurs bureaux de vote. Le scrutin s’annonce très serré entre le président sortant Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari. En 2011, leur confrontation électorale avait déclenché des violences et entraîné la mort d’un millier de personnes. Des milliers de militants du parti d’opposition ont d’ailleurs manifesté à Port Harcourt dans le sud du pays, dénonçant des fraudes et accusant la commission électorale de falsifier les résultats en faveur du parti de Goodluck Jonathan. “Nous sommes préoccupés par ce qui semble se produire dans l’Etat de Rivers. Il y a de nombreuses allégations de fraudes et nous allons examiner cela attentivement”, leur a promis Ahiru Jega, le chef de la commission électorale, depuis Abuja. Dans certaines zones, meurtries lors du précédent scrutin, le spectre d‘éventuelles violences politiques affole la population, par ailleurs soumise à la menace constante de Boko Haram. Dans le nord-est du pays, un couvre-feu illimité de 24 heures sur 24 a été imposé près de la ville de Bauchi.