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Le délicat cessez-le-feu du Nagorny-Karabakh

L’Azerbaïdjan et les autorités séparatistes de la région disputée du Nagorny-Karabakh ont annoncé mardi avoir conclu un accord de cessez-le-feu après quatre jours d’intenses combats qui ont fait au moins 64 morts. La ligne de front Les interrogations demeurent concernant le sort des territoires conquis par les armées de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pendant les affrontements les plus violents qui ont opposé ces deux pays ces vingt dernières années. Les bombardements se sont arrêtés mardi après une nuit ponctuée par des tirs sporadiques d’artillerie, selon un photographe de l’AFP présent dans le village azerbaïdjanais de Terter, situé près de la ligne de front. L’Azerbaïdjan affirme avoir pris le contrôle samedi de plusieurs hauteurs stratégiques au Nagorny-Karabakh et a annoncé son intention d’y “renforcer” ses positions. Pour leur part, les autorités séparatistes, soutenues par l’Arménie, n’avaient affirmé être prêtes à discuter d’une trêve que si elles récupéraient le terrain perdu dans la région, reconnue comme appartenant à l’Azerbaïdjan par la communauté internationale. Le président arménien, Serge Sarkissian, avait quant à lui estimé qu’un cessez-le-feu ne serait possible que si les militaires des deux camps retournaient aux positions qu’ils occupaient avant la reprise des hostilités. La diplomatie Les co-présidents du groupe de Minsk sur le Karabakh, constitué au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doivent se rendre “dans les prochains jours” à Erevan, Bakou et dans le Nagorny-Karabakh. Ce conflit, dont les sources remontent à plusieurs siècles mais qui s’est cristallisé à l‘époque soviétique lorsque Moscou a attribué ce territoire en majorité peuplé d’Arméniens à la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, intervient dans une région du Caucase stratégique pour le transport des hydrocarbures, à proximité de l’Iran, de la Turquie et du Proche-Orient. Après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le Nagorny-Karabakh est passé sous le contrôle de forces séparatistes proches d’Erevan. Aucun traité de paix n’a été signé et après une période de calme relatif, la région a connu ces derniers mois une nette aggravation des tensions, Erevan estimant même fin décembre qu’on était revenu à la “guerre”.