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Deux ans après l’annexion de la Crimée, le sort des Tatars est toujours aussi alarmant

Ils n‘étaient qu’une poignée à se rassembler, en silence… Des silhouettes en carton pour rendre hommage aux victimes de l’annexion de la Crimée. Anastasia Vlasova: Activists remember slain #Crimean Tatar protester Reshat Ametov#Ukraine pic.twitter.com/c73rGghK1M— Kyiv Post (@KyivPost) 16 mars 2016 Parmi elles, Reshat Ametov, retrouvé mort après avoir manifesté contre l’occupation russe. Il y a deux ans, le 16 mars 2014, un référendum contesté faisait de la Crimée un territoire rattaché à la Russie. 97% de oui parmi les votants et de quoi s’interroger sur sa qualité démocratique. Depuis, suivant les sources entre 23.000, selon le gouvernement , et 45.000 personnes auraient dû fuir la Crimée. Parmi eux de nombreux Tatars, ils représenteraient près de la moitié de ces déplacés. Les Tatars sont un peuple présent depuis l‘époque ottomane dans la péninsule. Persécutés par la Russie soviétique, ils seraient poussés à l’exil par les autorités de Moscou. Jamala est chanteuse et Tatar. En Ukraine, grâce à sa future participation à l’Eurovision, elle est devenue le symbole de ce combat. “Mon but est de soulever le problème, raconter l’histoire des Tatars de Crimée et éviter que cela se reproduise et que les gens apprenent de l’histoire”. La chanson qu’elle devrait chanter en mai évoque la déportation des Tatars par Staline en 1944. Une façon de rappeler à l’Europe le sort de la Crimée. Un petit bout de terre oublié, l’est de l’Ukraine faisant davantage la une de l’actualité. Selon notre correspondante sur place, Nadiya Dermanska, “cela ne règle pas le problème des milliers de déplacés, la plupart d’entre eux sont sans emploi et condamnés à vivre grâce à des aides minimes de l’Etat.”