Bruxelles veut libéraliser le transport des passagers

C’est censé être une petite révolution pour le rail. Après la libéralisation du transport de marchandises, Bruxelles propose d’ouvrir complètement à la concurrence le transport des passagers. Objectif : 2019. Et pour que les concurrents trouvent leur place, Bruxelles appelle les anciens monopoles à plus d’ouverture : “Les deux fonctions, la gestion des rails et l’exploitation des lignes devraient être séparées”, a insisté le commissaire européen Siim Kallas. En réalité, face aux résistances féroces de la France et de l’Allemagne, la Commission a renoncé à imposer le démantèlement des sociétés qui intègrent les deux, mais exigé des règles très strictes. “Pour les gestionnaires d’infrastructures, en particulier les indépendants, c’est quand même un pas important parce que cette proposition nous renforce. Nous avons plus de responsabilités et aussi plus de possibilités pour nos affaires”, nous confie Monika Heiming, des European Infrastructure Managers. Mais en Belgique où cette séparation existe déjà, l’association des navetteurs se dit déçue des répercussions sur le service : “Nous constatons que la séparation est effective depuis 2005 dans notre pays et on a vu que la qualité du service s’est dégradé depuis 2005, donc il y a pas mal de problèmes au niveau de la communication, au niveau du rejet des responsabilités, au niveau de la prise de décision et finalement, ce sont des minutes qui sont perdues au détriment des usagers” , explique le représentant de l’ASBL Gianni Tabbone. La réforme doit encore passer au tamis des Etats membres et du Parlement européen. Le débat est donc loin d‘être clos.