Bassem Youssef : coup de projecteur sur la liberté d'expression en Egypte

Un humoriste égyptien en passe de devenir le symbole d’une liberté d’expression bafouée. Bassem Youssef s’est présenté de lui-même au bureau du procureur au Caire afin d‘éviter une interpellation. L’humoriste a été interrogé, avant d‘être libéré sous caution. Bassem Youssef est accusé d’insultes au président Morsi et à l’islam, ce qui révolte les partisans de l’animateur : “Bassem Youssef a dit les mots justes sous le règne de l’ancien président, sous le Conseil militaire et maintenant avec les Frères musulmans, dit une jeune fille, et nous le soutenons parce que c’est un véritable média, il est honnête dans son travail et dit la vérité. Nous voulons renverser ce régime injuste et corrompu.” Comme il le fait dans son émission, Bassem Youssef a continué à se moquer, publiant pendant son interrogatoire des commentaires ironiques sur Twitter. Il n’est pas le seul à s’attirer les foudres du pouvoir : selon les militants des droits de l’Homme, une vingtaine de plaintes auraient été déposées pour insulte à Morsi depuis neuf mois de pouvoir, soit quatre fois plus que durant les 30 années Moubarak. “Les menaces du président égyptien d’arrêter ceux qu’il appelle les émeutiers et de poursuivre les journalistes qui complotent contre la sécurité et la stabilité du pays, sont devenues réalité avec le premier journaliste présenté devant la justice, explique notre correspondant sur place. Les manifestants considèrent cela comme une atteinte à la liberté des médias, une liberté dont ils rêvaient après la révolution.”