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Australie : le meurtrier d’un comptable était-il terroriste?

Quatre personnes ont été interpellées mercredi à l’aube à Sydney dans l’enquête antiterroriste sur le meurtre vendredi d’un comptable travaillant pour la police australienne, a annoncé cette dernière. Le coup de filet a été effectué dans le cadre de perquisitions à Sydney qui ont mobilisé 200 policiers, alors que l’Australie redoute les attaques de “loups solitaires” inspirés par l’idéologie jihadiste. Les enquêteurs tentent toujours de comprendre les raisons qui ont poussé cet adolescent de 15 ans à tirer dans l’arrière de la tête de la victime, Curtis Cheng, âgé de 58 ans, vendredi matin dans l’ouest de Sydney. Le tireur, identifié par les médias comme étant Farhad Jabar, est né en Iran, d’origine kurde et irakienne et n’avait aucun antécédent judiciaire, selon les autorités. L’adolescent a été abattu lors d’un échange de tirs avec la police. Catherine Burn, adjointe du commandant de la police de l’Etat de Nouvelles-Galles-du-Sud, a confirmé que certaines des personnes arrêtées mercredi étaient connues des services de police. “Nous avons beaucoup d’informations que nous devons vérifier. Je ne peux pas dire à ce stade s’ils étaient au courant en amont des événements de vendredi”, a-t-elle dit, en précisant que Jabar, lui, n‘était pas auparavant sur le radar de la police. Priée de dire si ses services travaillaient sur l’hypothèse que Jabar n’ait pas agi seul, elle a répondu: “Nous soupçonnons fortement qu’il n’a pas agi seul.” Mardi, la police avait interpellé sur le chemin de l‘école un adolescent de 17 ans fréquentant le même lycée que Jabar. Inculpé notamment pour des menaces contre la police postées sur les réseaux sociaux, il a été remis en liberté dans l’attente de sa comparution devant la justice des mineurs. L’enquête doit également déterminer la raison pour laquelle Curtis Cheng, comptable pour la police, a été ciblé. Mme Burn a confirmé que l’enquête était ouverte sur des qualifications de terrorisme. “C’est difficile car nous ne connaissons pas le mobile de l’adolescent de 15 ans”, a-t-elle dit. Mais, nous enquêtons sur des faits de terrorisme. Nous pensons qu’il a commis cet acte horrible sous influence, que cette influence soit idéologique, religieuse ou politique”, a-t-elle poursuivi. Le Premier ministre Malcolm Turnbull avait lui-même estimé que cette attaque “semblait être un acte de terrorisme”. L’Australie a relevé en septembre 2014 son niveau d’alerte à la menace terroriste et a depuis mené une série de raids. Les autorités craignent en particulier que des individus inspirés par des groupes jihadistes tels que le groupe Etat islamique (EI) ne commettent des attaques. Depuis un an, au moins six attaques auraient été déjouées.