Une vidéo de l'arrestation d'un homme à Paris, genou du policier sur la gorge, fait polémique
Des images rappelant celles de la mort de George Floyd à Minneapolis ont été filmées à Paris. La préfecture de police s’insurge contre la polémique naissante.
Le parallèle est troublant. Jeudi 29 mai, dans le XXe arrondissement parisien, un policier immobilise un individu en se servant du genou pour l’immobiliser au sol. Il reste quelque secondes au niveau de la gorge, puis descend sur le torse. Autour de la scène, les témoins tentent d’arrêter le policier, tandis que l’homme est menotté. Le tout est filmé, puis massivement partagé sur les réseaux sociaux.
Les faits se sont déroulé aujourd’hui sur paris Fougeres 20 ieme l’agent n’hésite pas à employé la même méthode qui a tué #georgefloyd#,alors qu’il est menotté donc neutralisé...
L’agent a certainement vu la vidéo devenu virale qui a tué George Floyd mais rien ne les arrête ... pic.twitter.com/MCqCh0OKzm— abde (@abde49) May 28, 2020
Bavure policière dans le 20ème arrondissement de Paris !!!! Vous voulez nous tuer c'est ça ? 🤬🤬 pic.twitter.com/dv2K3ZZXQo
— Yns75 (@yanis_750) May 28, 2020
“Ce n’est pas normal”
Il n’en faut pas plus pour que la polémique chauffe, alors que les États-Unis sont en feu depuis le décès de George Floyd, mort sous le genou de l’officier de police Derek Chauvin à Minneapolis. Danielle Simonnet, élue France Insoumise du XXe arrondissement, s’empare du sujet et interpelle le préfet de Police de Paris : “Qu’est-ce qui justifie M. le Prefet Lallement que les agents de Police usent d’une telle violence pouvant être mortelle ?”
2/ la personne à terre avait été auparavant l’objet d’un contrôle d’identité dont on ignore le motif alors qu’elle était dans une voiture. À peine sortie du véhicule, elle aurait été victime d’une balayette d’un agent de police. À terre, elle a été menottée. Puis la vidéo...
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) May 29, 2020
3/ Des jeunes présents aux alentours ont ensuite subi les gaz lacrymogènes alors qu’il n’y avait selon les témoignages des présents rien de particuliers le justifiant.
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) May 29, 2020
4/ Les jeunes avec qui nous avons échangé semblent résignés. Trop souvent, ils subissent insultes, contrôles, sans les estimer justifiés et bien que conscients que ce n’est pas normal, pour eux ça continuera.
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) May 29, 2020
“Une mise en cause systématique inadmissible”
Attaquée, la préfecture de Police a tenu à réagir. Elle “dénonce la mise en cause systématique inadmissible des policiers intervenant dans des contextes difficiles, avec foule hostile, comme ce jeudi dans le XXe arrondissement pour l’interpellation compliquée d’un individu conduisant sous stupéfiants et alcool malgré l’annulation de son permis de conduire, avec outrage et rébellion”.
.@prefpolice dénonce la mise en cause systématique inadmissible des👮♂️intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile comme ce jeudi ds le #20è pour l'interpellation compliquée d'1 individu conduisant sous stups + alcool malgré annulation du PC + outrage + rébellion pic.twitter.com/P9JamiiyKH
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 2, 2020
La technique utilisée ici est autorisée mais très encadrée en France. Elle est aussi dénoncée depuis des années : huit décès sont imputés à cette méthode depuis 2007 en France, dont celui du livreur Cédric Chouviat, le 3 janvier dernier à Paris.