Vida Movahed, icône de la lutte contre le port du voile en Iran

Longtemps avant le début de la contestation en cours, Vida Movahed avait défié le voile musulman obligatoire en Iran et gravé, par un simple geste, son nom dans l’histoire de la lutte féministe en Iran. “Tout a commencé avec elle”, écrit la BBC Persian, à propos de cette femme âgée aujourd’hui de 37 ans.

Fin décembre 2017, elle apparaissait, à la surprise générale, dans une vidéo devenue alors virale, debout sur une armoire électrique, tête nue, et brandissant au bout d’un bâton un hidjab blanc afin de manifester contre port obligatoire du voile, imposé depuis quatre décennies.

L’égérie d’un mouvement de protestation

Elle était arrêtée une heure plus tard par la police et condamnée à un an de prison. Après sa libération, elle a de nouveau été arrêtée pour être apparue tête nue au sommet d’un dôme dans la rue Enghelab (“révolution” en persan), agitant à bout de bras son voile ainsi que des ballons rouges.

Vida Movahed était alors devenue l’égérie d’un mouvement de protestation contre le port du voile, rapidement réprimé par les autorités, en lançant “l’une des actions les plus remarquables menées par les Iraniennes”, écrit IranWire. Son geste de défi emblématique a inspiré de nombreuses femmes et même des hommes à travers le pays, dont au moins une vingtaine ont été arrêtés et placés derrière les barreaux pour avoir reproduit son geste.

“Le mouvement des femmes de la rue Enghelab, dirigé par Vida Movahed, a été à l’origine de la production de nombreux graffitis et peintures”, rappelle BBC Persian.

“La répression ne nous arrêtera pas”

Dans le sillage du mouvement de contestation déclenché en septembre 2022 après la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini, son nom est réapparu sur les réseaux sociaux, constate BBC Persian.

Une internaute rappelait ainsi son acte de bravoure :

“Il y a cinq ans, une femme s’est réveillée et a décidé de réaliser une performance magnifique et courte, pourtant si profonde et prometteuse.”

“Nous nous sommes battus pour nos droits les plus évidents pendant des années, et la violence et la répression ne peuvent pas nous arrêter, car aujourd’hui nous sommes tous Mahsa (Amini), Kian et Nika”, avait-elle écrit, en évoquant les victimes de la contestation.

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