La vidéo de Zemmour avec son arme entretient son image de "french Trump" à l'étranger

Vu de l'étranger, l'image de Zemmour avec son arme entretient son image de
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POLITIQUE - Donald Zemmour? Difficile de ne pas échapper à la comparaison entre l’ancien président américain et l’émergence éruptive du polémiste d’extrême droite dans le débat public à six mois de l’élection présidentielle française.

En dépit de différences profondes qui distinguent les deux hommes, leurs parcours et leurs projets politiques, si tant est qu’Éric Zemmour présente un jour le sien, les médias étrangers ne se privent pas de faire le parallèle entre l’ancien locataire de la Maison Blanche et l’ex-pensionnaire de Cnews, condamné pour provocation à la haine raciale en mai 2018.

“Il y a quelque chose de Donald Trump en Éric Zemmour : sa façon de casser les codes de la politique, la fascination que les médias ont pour lui, la nostalgie d’un pays qui n’a jamais existé”, listait par exemple le quotidien espagnol El Pais, le 13 octobre. Outre-Manche, The Guardian évoque des “déclarations provocatrices à la Trump” quand Politico se demande si le Français se rapproche davantage du milliardaire américain que du Britannique Nigel Farage.

Un ”écho” aux dirigeants populistes

Une petite musique populiste qui gagne en intensité avec la dernière controverse provoquée par l’essayiste. Éric Zemmour a effectivement déclenché une pluie -battante- de critiques, mercredi 20 octobre, pour avoir jugé amusant de mettre en joue des journalistes avec un fusil sniper. Trois jours avant, il expliquait, chez son ami Robert Ménard à Béziers, vouloir “enlever le pouvoir” accordé à la presse, à la justice et aux minorités, dans une attaque habituelle des “contre-pouvoirs”.

Une scène déroutante, qui après avoir provoqué l’émotion de nombreux journalistes et responsables politiques pour sa portée symbolique, s’invite désormais dans les médias étrangers.

L’agence de presse américaine Bloomberg estime par exemple que le geste du polémiste “fait écho” à des précédents évocateurs. “Les images rappellent certains dirigeants populistes, comme le président brésilien Jair Bolsonaro, un ancien capitaine de l’armée dont le geste de soutien caractéristique est un signe de pistolet”, écrit ainsi le journaliste américain Samy Adghirni, correspondant à Paris, ajoutant, au passage que Donald Trump avait, lui aussi, “adopté la culture des armes à feux.”

“Comme Trump...”

Outre-Manche, le site du Daily Mail raconte également la scène, rappelant quelques règles élémentaires de sécurité quant au maniement des armes, tout en expliquant qu’Éric Zemmour “est un admirateur de l’ancien président américain”, qui “se positionne comme un champion anti-élites et anti-immigration.”

Et le journaliste de lister plusieurs similitudes: “il critique fréquemment (...) les médias de ‘l’establishment’ et espère construire une coalition politique d’électeurs blancs de la classe ouvrière et de riches conservateurs. Au-delà, Eric Zemmour cite la justice française et les minorités ethniques comme des ‘ennemis’ appelant à un contrôle de leurs pouvoirs”. D’autres médias, comme le Telegraph, en Grande Bretagne, ou le magazine en ligne Times of Israel ont relayé la polémique, quand, en Belgique, le site du quotidien néerlandophone Het Nieuwsblad, qualifie Éric Zemmour de “French Trump” dès le titre de son article.

Autant de comparaisons relativement courantes dans les médias internationaux, après la conquête de la Maison Blanche par le milliardaire en 2016. Jair Bolsonaro au Brésil ou Rodrigo Duterte aux Philippines ont ainsi été tour à tour dépeints en Trump locaux. Une analogie qui ravit sans doute les premiers fans du polémiste... mais qui a de quoi alerter, au moins, sur le climat de la pré-campagne française.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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