La viande cultivée en laboratoire autorisée au Royaume-Uni

Le 2 juillet, l’Agence de santé animale et végétale britannique (Animal & Plant Health Agency, APHA) a autorisé la production et la commercialisation de viande de poulet cultivée en laboratoire à partir de cellules animales. Une chair “synthétique” qui, pour le moment, sera strictement réservée à l’alimentation des animaux de compagnie.

“Le Royaume-Uni devient le premier pays européen à approuver la viande cellulaire”, titre le Financial Times. Le quotidien économique souligne que la viande cultivée en laboratoire continue à susciter “l’opposition de pays comme l’Italie, la France ou l’Autriche”, alors qu’elle n’avait été jusqu’à présent autorisée qu’à Singapour, en Israël et aux États-Unis.

Si la demande d’autorisation présentée aux autorités sanitaires par la start-up Meatly a été couronnée de succès, c’est grâce au Brexit, “qui permet d’échapper aux réglementations en vigueur dans l’Union européenne”, reconnaît volontiers Owen Ensor, son PDG. Grâce aussi à la politique du gouvernement de l’ex-Premier ministre Rishi Sunak, qui a mis l’accent sur l’innovation et les biotechnologies.

“L’Union européenne a généralement des processus réglementaires beaucoup plus longs et beaucoup plus complexes”, explique Owen Ensor. Le patron de Meatly précise aussi que produire de la viande de culture pour les animaux de compagnie n’est qu’un premier pas. “Il était plus rapide de faire approuver un produit à base de viande cultivée réservé à l’alimentation animale.”

La priorité : réduire les coûts

Meatly a levé 3,5 millions de livres et prévoit déjà une deuxième levée de fonds susceptible de lui apporter 5 millions de livres supplémentaires. Son usine devrait être en mesure de tourner à plein régime d’ici à trois ans, mais des aliments pour chiens contenant des cellules Meatly seront disponibles “d’ici à la fin de l’année”, assure le site du magazine Wired.

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Pourtant, commercialiser à grande échelle sa viande de culture n’est pas la priorité de Meatly. Pour être en mesure d’augmenter la production, “il faut d’abord réduire les coûts”, explique Owen Ensor. “Le brassage de cellules animales dans des bioréacteurs reste extrêmement coûteux”, constate Wired. Surtout à cause du mélange “subtilement équilibré” de protéines et de nutriments dont les cellules in vitro ont besoin pour se développer.

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